La semaine dernière nous avons organisé à Paris et en province des
rencontres avec Dror Etkes. Son travail au sein de Yesh Din* dont nous
rendons compte dans le résumé de ses interventions nous rappelle le
choix
auquel Israël est confronté : Rester une démocratie et rétablir l’état
de
droit en Cisjordanie à l’égard de la population palestinienne ou
entériner
une pratique d’expropriation de terres et perdre le caractère
démocratique
de l’Etat.
« Le Tour de France » de Dror Etkes s’est achevé samedi dernier. Dans
toutes les villes où il s’est rendu cette semaine, les antennes
locales de
La Paix Maintenant ou des associations proches comme « le Collectif 2
Peuples Etats des Pays de Loire » à Angers ou « le Cercle Bernard Lazare
de Grenoble » ont organisé des rencontres avec des personnalités locales
et des réunions publiques qui ont eu beaucoup de succès : 80 personnes à
Paris, 70 à Strasbourg, une cinquantaine à Grenoble et à Nice et une
quarantaine à Angers.
Partout Dror Etkes s’est attaché à expliquer le sens de l’action de Yesh
Din qui n’est pas une association politique mais une ONG militant pour
les
droits de l’Homme. Il a rappelé que depuis 1967, tous les gouvernements
israéliens, de droite comme de gauche, ont développé la colonisation
dans les
territoires tout en ne les annexant pas, à l’exception de la partie de
Jérusalem Est annexée quelques semaines après la guerre des 6 jours.
Le développement de la colonisation a été le projet national le plus
important mené depuis 42 ans compte tenu des ressources financières
mobilisées par l’Etat : 220 colonies ont été créées en Cisjordanie ,
une centaine d’entre elles étant même illégales au regard de la loi
israélienne.
500 000 israéliens se sont installés dans ces territoires ( 200 000
dans la partie annexée de Jérusalem et 300 000 en Cisjordanie).
La loi dans ces territoires est différente pour les résidents Israéliens
qui sont régis par la législation civile israélienne alors que les
palestiniens sont soumis à la loi militaire.
Le système démocratique israélien permet cependant à tous les habitants
israéliens ou palestiniens, en cas de litige avec l’administration,
d’avoir
recours à la Cour suprême israélienne.
C’est cette possibilité qu’exploite Yesh Din en aidant les
Palestiniens dont les terrains privés ont été
confisqués par l’Etat ou par des colons, à porter plainte contre l’Etat.
L’objectif de cette ONG est de faire connaître ces pratiques
maffieuses appliquées en Cisjordanie
qui vont à l’encontre de la loi même israélienne. En montrant à la
société israélienne ce qui est fait en son nom,
Yesh Din veut forcer l’Etat a choisir entre: continuer à endosser
ces pratiques
illégales et perdre ainsi le caractère démocratique qu’il revendique
ou rétablir l’état de droit.
Le nombre de plaintes déposées actuellement auprès de la Cour suprême
se multiplie montrant,
si nécessaire, que l’on est face à une politique délibérée. La Cour
suprême a déjà demandé au
gouvernement de se positionner face à un premier cas où des
expropriations
de terres concernent 6 colonies et elle attend de sa part une réponse.
Dror a précisé que c’était en tant que citoyen israélien, attaché à
son pays, qu’il
se battait pour qu’Israël reste une démocratie.
Parmi les rencontres organisées cette semaine, nous avons été reçus
par :
une délégation du CRIF conduite par son Président, Monsieur Richard
Prasquier, et comprenant son Directeur Monsieur Haïm Musicant et Madame
Nathalie Cohen-Beizermann, Présidente de la Wizo.
Pierre Schapira, député européen, adjoint au maire de Paris chargé des
relations internationales
des responsables au siège du Parti Socialiste en charge des relations
internationales
la secrétaire de la Commission des Affaires Etrangères de l’Assemblée
parlementaire européenne à Strasbourg, experte du Moyen Orient
le secrétariat des pouvoirs locaux au Conseil de l’Europe à Strasbourg
des élus locaux et les leaders des verts à Grenoble
Monsieur Alain Belhassen, Président du CRIF à Nice
Monsieur Sauveur Assouz, Président du Comité régional Alpes
Maritimes-Corse du FSJU
Monsieur Saunier, Doyen de la faculté de droit de Nice
Des élus locaux à la mairie d’Angers
Notre bureau a décidé d’accorder un soutien financier à Yesh Din pour
son
engagement et son travail pour la démocratie et la paix.
* pour plus d’informations sur l’ONG Yesh Din, vous pouvez vous
reporter à nos courriers précédents et ou consulter le site:
[->http://www.yesh-din.org]