Yediot Aharonot, 3 juillet 2010
[->http://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-3914316,00.html]
Traduction : Gérard Eizenberg pour La Paix Maintenant
Une enquête internationale sur l’assaut israélien sur la flottille en direction de Gaza pourrait nuire aux Turcs. C’est le message que le Président Obama a transmis au Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, ont affirmé des sources turques au quotidien londonien de langue arabe al-Hayat. Selon al-Hayat, Obama aurait averti Erdogan que « pareille commission d’enquête pourrait incriminer des passagers du bateau Marmara, ou des membres de l’organisation IHH, et que la Turquie doit être consciente que sa demande [d’enquête internationale] pourrait se révéler à double tranchant. »
Ces sources turques ont également affirmé à al-Hayat que cette rencontre entre Obama et Erdogan, en marge du sommet de G20 au Canada, avait pavé la voie à une rencontre secrète à Bruxelles entre Biniyamin Ben-Eliezer, ministre israélien du commerce et de l’industrie, et Ahmet Davutoglu, ministre turc des affaires étrangères.
« Obama aurait transmis à la Turquie des promesses et des messages apaisants, et qu’il tenterait de convaincre Benjamin Netanyahou, lors de leur prochaine rencontre mardi prochain, d’accéder aux demandes turques. »
Selon ces mêmes sources, Ben-Eliezer a remarqué qu’Israël pourrait s’excuser auprès des familles de certains des militants tués lors de l’assaut, mais de tous, certains d’entre eux étant affiliés au Hamas. En outre, Ben-Eliezer aurait demandé à la Turquie de laisser sa chance à une enquête intérieure, ou d’inclure son rapport dans celui de la commission d’enquête internationale, à laquelle Israël ne participera pas officiellement ni ne collaborera directement.
Davutoglu lui-même a affirmé que cette rencontre a été tenue secrète à la demande d’Israël en ajoutant : « Elle a causé un tremblement de terre en Israël » (Avigdor Lieberman, le ministre des affaires étrangères, s’est fâché tout rouge en apprenant la tenue de cette rencontre secrète dont il n’avait pas été informé, ce qui en dit long sur la confiance de Netanyahou en son ministre pour tout ce qui touche aux relations sensibles avec la Turquie, ndt). « Que serait-il arrivé si cette rencontre avait été publique ? »
Davutoglu a également défendu ses remarques faites le mois dernier à Istanbul en rencontrant des ministres arabes des affaires étrangères, quand il a dit : « Avec l’aide de Dieu, nous prierons ensemble à Jérusalem. » « Jérusalem était et est toujours un sujet d’importance pour la Turquie », a dit le ministre en s’attaquant à un député turc qui le critiquait.