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Ha’aretz, 17 octobre 2006
Reuters
Trad. : Gérard Eizenberg pour La Paix Maintenant
Ghazi Hamad, personnalité importante du Hamas et porte-parole du gouvernement, a publié mardi un article qui condamne la violence inter-palestinienne et se demande si elle est devenue une « maladie palestinienne ». Hamad s’inquiète des clivages dans les territoires palestiniens, et des heurts sanglants qui se sont récemment produits entre mouvements politiques rivaux.
« La violence est-elle devenue une culture implantée dans nos corps, notre chair? », se demande-t-il dans un article cinglant publié par le journal palestinien à grande diffusion al-Ayyam. « Nous nous y sommes soumis comme à un maître, auquel nous obéissons partout, à la maison, dans nos quartiers, nos familles, nos clans, nos familles, nos universités. »
C’est la deuxième fois en quelques mois que Ghazi Hamad, qui habite Gaza, publie dans al-Ayyam une tribune critique sur les affrontements inter-palestiniens. En août, il critiquait les groupes palestiniens radicaux qui combattent Israël, en disant qu’ils ne contribuaient pas à la cause de l’indépendance palestinienne en lançant des attaques à des moments où des progrès semblaient s’accomplir. [Voir notre article « Examens de conscience : en Palestine aussi » : [ ]]
Dans ce dernier article, publié mardi, Ghazi Hamad écrit que la présence d’hommes armés dans quasiment toutes les rues, et leur présence à toutes les manifestations, politiques ou non, crée une atmosphère d’armes et de violence qui nuit aux perspectives d’accalmie.
Il écrit également que les images du conflit israélo-palestinien à la télévision, partout dans le monde, montrent trop souvent des hommes en armes et des violences, qui reflètent une bien mauvaise image de la lutte palestinienne. Pour lui, la violence a « remplacé le langage de la fraternité par celui des armes… Elle nous a volé notre unité et nous a divisés en deux camps, ou trois, ou dix. »
« Ne devrions-nous pas avoir honte de ce comportement, qui ne nous fait aucun bien, ni aux yeux du monde, ni à ceux de notre peuple? », se demande-t-il.
Cet article de Hamad suit une période d’affrontements internes intenses, avec quelques-unes des pires violences inter-palestiniennes depuis la création de l’Autorité palestinienne en 1994. Depuis le début du mois d’octobre, au moins 15 personnes ont été tuées et plus de 100 blessées dans les heurts entre les milices armées du Hamas et du Fatah. La crainte d’une guerre civile est partout. Hamad écrit que 175 Palestiniens ont été tués pat des « tirs palestiniens » depuis le début de l’année.
Les pourparlers engagés pour créer un gouvernement d’union nationale ont pour le moment échoué.
« Sommes-nous responsables? Oui. Participons-nous tous à ce grand péché? Oui. Tous, nous souhaitons ne pas voir d’armes dans les rues, en dehors de celles des policiers », écrit encore Ghazi Hamad.
« Nous voulons guérir de cette maladie, de ce cancer, qui a atteint nos cerveaux et paralysé nos coeurs. Ayez pitié de notre peuple. Marchons en paix, asseyons-nous en paix, ayons un dialogue en paix, et dormons dans le calme », ajoute-t-il.