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Ha’aretz, 18 juillet 2006
Trad. : Gérard Eizenberg pour La Paix Maintenant
La ministre israélienne des affaires étrangères, Tzipi Livni, a laissé entendre ce mardi qu’Israël ne s’opposerait pas à une force internationale provisoire au Sud Liban, bien que, plus tôt, un pareil plan ait essuyé un refus total de la part d’Israël. S’exprimant après une rencontre avec une délégation des Nations Unies dirigée par Vijay Nambiar, émissaire spécial, Livni a déclaré qu’Israël préférerait un déploiement de l’armée libanaise au Sud Liban, mais que « nous examinerons d’autres solutions si elles sont présentées ». « S’il y a besoin de renforcer l’armée libanaise d’une manière ou d’une autre pour qu’elle soit capable d’empêcher le Hezbollah d’y retourner, nous envisagerons des moyens « , a-t-elle dit. Elle a toutefois souligné que toute solution devrait prendre en considération la capacité d’Israël à répondre à tout incident susceptible de se produire à l’avenir.
Au cours de cette rencontre avec les délégués de Nations Unies, Livni a également insisté sur le fait que la force actuelle des Nations unies [déployée au Sud Liban], l’UNIFIL (United Nations Interim Force in Lebanon) était « inefficace et inopérante ». Les envoyés des Nations Unies ont présenté à Livni un projet d’accord destiné à mettre fin aux combats, conçu d’après les lignes directrices des dirigeants du G8 réunis lundi à St Petersbourg. Le premier ministre Ehoud Olmert a également rencontré l’équipe des Nations Unies, bien qu’il ait affirmé plus tôt qu’il refusait de le faire.
Les équipes de négociateurs d’Israël et des Nations Unies sont en désaccord sur la séquence des mesures à appliquer. Le plan prévoit que les trois soldats capturés par le Hezbollah et le Hamas seront libérés, les tirs de roquettes sur Israël cesseraient, Israël cesserait ses frappes aériennes sur le Liban et retirerait ses troupes de Gaza et libérerait les députés du Hamas. Israël exige que les trois soldats lui soient rendus avant de stopper ses attaques sur le Liban.
Tzipi Livni a également indiqué qu’Israël pourrait renoncer au désarmement du Hezbollah, à condition que le Liban déploie immédiatement ses propres troupes sur la frontière. « Nous entamons un processus diplomatique en même temps que l’opération militaire, qui continuera », a-t-elle déclaré.
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Dichter : Israël pourrait envisager un échange de prisonniers
Ce même mardi, Avi Dichter, ministre de la sécurité intérieure [et ancien chef du Shin Bet], a dit qu’il se pourrait qu’Israël doive envisager la possibilité de négocier sur des prisonniers libanais pour mettre fin à la crise déclenchée par la capture de deux soldats israéliens par le Hezbollah. « Je pense que, finalement, nous ramènerons les soldats à la maison, et si l’un des moyens doit passer par une négociation sur des prisonniers libanais, je crois que le jour viendra où nous devrons l’envisager », a-t-il déclaré.
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Tony Blair et Koffi Annan ont évoqué lundi l’idée d’envoyer au Liban une force internationale pour mettre fin aux tirs de roquettes du Hezbollah et aux assauts israéliens, alors que l’ambassadeur américain aux Nations Unies a parlé de la nécessité d’envoyer « une force pour s’occuper du Hezbollah ».
A la suite de ces suggestions, la position israélienne s’est assouplie, alors qu’elle insistait jusque là sur le rôle de la seule armée libanaise. « Notre position n’est pas encore finalisée », disait-on lundi à Jérusalem. L’hypothèse de travail à Jérusalem est que l’armée libanaise est assez forte pour faire respecter les accords de sécurité, alors qu’une force des Nations Unies qui ressemblerait à l’UNIFIL n’aurait que peu de valeur.
A Jérusalem, on envisage actuellement l’option de travailler à une nouvelle résolution du Conseil de sécurité qui améliorerait d’anciennes résolutions concernant le Liban et renforcerait le désarmement et les accords sur le contrôle des forces en présence. Il se trouve que dans deux semaines, les Nations Unies vont tenir leur discussion bisannuelle sur la prolongation du mandat de l’UNIFIL au Sud Liban. Israël demandera probablement que ce mandat soit adapté en fonction des circonstances actuelles.