Haaretz
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Trad. : Gérard Eizenberg pour La Paix Maintenant
Amman – Une quarantaine d’hommes politiques palestiniens et israeliens de
premier plan, dont les deputes travaillistes Amram Mitzna et Avraham Burg, ont signe un projet d’accord envisageant des solutions au conflit du Moyen-Orient et fournissant une alternative a la situation actuelle.
La signature de cette declaration d’intention s’est deroulee samedi dernier sur les bords de la Mer Rouge, apres deux jours de deliberations entre les deux parties, a declare Atallah Khari, vice-amabassadeur palestinien en Jordanie.
« Le document apporte des solutions sur des sujets comme le statut de Jerusalem Est, les frontieres, la creation d’un Etat palestinien et le droit au retour des refugies palestiniens qui ont ete forces a quitter la Palestine apres la creation d’Israel en 1948″, a-t-il ajoute.
Le groupe palestinien etait dirige par Yasser Abed Rabbo, ancien ministre de l’Information. Le groupe israelien etait dirige par l’ancien ministre Yossi Beilin.
Bien que le gouvernement jordanien ait declare qu' »il n’avait rien a voir avec cette rencontre », des sources dignes de foi rapportent la presence aux pourparlers de Marwan Muasher, ministre jordanien des Affaires etrangeres, ainsi que celle d’autres officiels jordaniens.
Le document est le fruit d’un travail de plus d’un an entre Beilin et Abed Rabbo, assistes de plusieurs experts. Il est concu pour permettre un accord de paix permanent qui mettrait fin au conflit israelo-palestinien. Yasser Arafat, president de l’Autorite palestinienne, a donne sa caution a ce dialogue.
Le projet a pour base les accords verbaux de Taba, qui sont intervenus a la fin du mandat d’Ehoud Barak en tant que Premier ministre en 1999, et le plan Clinton, qui prevoyait le droit au retour de Palestiniens dans certains cas humanitaires.
Le depute travailliste Ephraim Sneh a soutenu le dialogue, mais critique le
niveau de details retenus par l’accord.
« Toute discussion entre Israel et les Palestiniens est la bienvenue, en particulier quand il s’agit de representants importants. Mais il est peu approprie de se mettre d’accord sur des problemes dans leurs moindres details, qui deviendront pour les Palestiniens une base pour de futures negociations »; a declare Sneh.
Le depute du Meretz Yossi Sarid a declare vendredi a la radio militaire qu’il avait ete partie prenante aux discussions sur le projet, mais que des raisons personnelles l’ont empeche d’assister a la ceremonie de la signature en Jordanie.
Yossi Sarid n’a pas donne de details sur le contenu de l’accord, mais a dit que l’intention n’etait pas de tenir l’accord secret. Il a declare que la « coalition pour la paix » israelo-palestinienne a tenu des rencontres regulieres. « Nous croyons en ces rencontres, nous pensons qu’il existe de quoi discuter, et quelqu’un a qui parler, peut-etre aujourd’hui plus que jamais, et il est malheureux que le gouvernement ne parle pas et se contente de tirer », a declare Sarid.
« Ces rencontres ne se sont pas deroulees de maniere clandestine ni dans
l’obscurite », a dit Sarid, faisant allusion aux accusations du Premier ministre Ariel Sharon cette semaine, selon lesquelles les travaillistes et la gauche cooperaient avec les Palestiniens « derriere le dos du gouvernement ».
Sarid a explique que ces rencontres avaient du etre coordonnees avec
l’armee. « Je ne comprends pas pourquoi le premier ministre est si fache par la
rencontre sur la Mer Rouge… Peut-etre Sharon a-t-il peur qu’un terrible secret en sorte : qu’il y a quelqu’un a qui parler, qu’il y a de la bonne volonte de l’autre cote, et que c’est le moment de retablir le calme, meme un calme relatif… Contrairement a lui, nous n’avons pas peur. »
Dani Naveh, ministre de la Sante (Likoud) a decrit l’accord Beilin – Abed Rabbo comme un phenomene « qui degage une sale odeur ».
« L’opposition negocie avec les Palestiniens derriere le dos du gouvernement, alors qu’un grave conflit nous oppose a eux, que nous sommes en guerre contre le terrorisme palestinien, dirige et encourage par certains de ceux que les representants de la gauche ont rencontres », a dit Naveh.
« Ce n’est pas le role de l’opposition de mener des conversations, c’est celui du gouvernement, et le gouvernement a des raisons de refuser de parler avec ces gens-la, les gens d’Arafat, qui sont depuis tois ans derriere la campagne de meurtres et de terreur », a declare Naveh.
« Ces hommes, Sarid, Beilin et les autres, ont ete il y a dix ans les architectes des accords d’Oslo, qui a mon avis nous ont apporte cette terrible catastrophe », a-t-il ajoute.