[article en anglais sur le site d’Haaretz->
http://www.haaretz.com/hasen/pages/ShArt.jhtml?itemNo=303973&contrassID=2&subContrassID=3&sbSubContrassID=0&listSrc=Y]
Trad. : Gérard Eizenberg pour La Paix Maintenant
La seule justification de la construction d’une clôture de séparation entre Israël et la Cisjordanie est de nature sécuritaire – protéger les villes israéliennes et les axes de circulation contre les terroristes, qui traversent actuellement sans peine la ligne Verte. Une telle clôture, qui existe autour de la bande de Gaza, empêche l’infiltration des terroristes, et pratiquement plus personne ne remet en cause son importance sécuritaire. Il y a un an, on a commencé à édifier sa partie nord, depuis Kfar Salem jusqu’à Elkana, et on attend maintenant l’autorisation gouvernementale pour le tracé de sa partie centrale, depuis Elkana jusqu’aux abords de Jérusalem. Plusieurs alternatives se présentent aux planificateurs du tracé, dont la plus courte et la moins chère suit le tracé de la ligne Verte, avec des
corrections topographiques et démographiques relativement légères. La plus
ambitieuse contourne la route trans-Samarie, et comprend la ville d’Ariel.
Apres le sommet d’Akaba, il est apparu que le president Bush était réticent à l’égard de la clôture, et particulièrement du tracé qui en est proposé. Tony Blair, également, a allusivement critiqué la clôture de séparation à la fin de la semaine dernière : » Nous souhaitons qu’il y ait progression du processus de paix, en sorte que la clôture sécuritaire devienne superflue « . Ces positions américaine et britannique prennent en ligne de compte la virulente opposition palestinienne, mais elles sont surtout alimentées par la crainte de faits accomplis. Quant aux Palestiniens, ils s’opposent au principe même de la barrière, car il implique le clôturage de leur territoire. Ils s’y opposent également car il y a des cas où son tracé tourmenté est conçu de telle sorte qu’il intègre des colonies situées
au-delà de la ligne Verte, et porte atteinte aux terres agricoles, aux ressources en eau, aux moyens de subsistance et à la qualité de vie des villages arabes de Cisjordanie situés le long de son tracé.
La clôture est une nécessité sécuritaire. C’est ainsi qu’il faut l’édifier – et non comme un instrument d’annexion de territoires de Cisjordanie. C’est pourquoi la clôture doit passer le plus près possible de la ligne Verte, et ne pénétrer en aucun cas dans la profondeur de la Cisjordanie pour englober une ville comme Ariel. Car dans ce cas, il ne s’agirait plus d’une clôture sécuritaire, mais d’une clôture d’annexion au tracé imposé par les colons. Au plan sécuritaire et économique, une telle clôture est très chère et n’est pas efficace, car il serait difficile de patrouiller tout au long de ses méandres.
La pression exercée par les colons pour établir la clôture en plein dans les
Territoires est l’un des facteurs qui retardent l’approbation du tracé final, et Ariel Sharon est pris entre les pressions contradictoires de la part des colons et celles de leurs opposants, et retarde de fait la poursuite des travaux. Afin que la clôture remplisse le plus vite possible ses fonctions sécuritaires, et afin d’éliminer les réticences internationales comme celle de George Bush et de Tony Blair, Sharon et son gouvernement doivent rejeter les revendications visant à en déplacer le tracé vers l’est, et coller à sa destination finale, au long de la frontière de la ligne
Verte.