L’impasse

Lettre d’information de La Paix Maintenant, le 26 février 2018.

Violences au Moyen-Orient @Abdulmonam Eassa/AFP  [DR].

Illusoire est la prétention du régime Trump de vouloir imposer un accord aux Palestiniens en faisant pression sur des régimes arabes fragilisés, avec la bénédiction d’un gouvernement israélien tétanisé par la multiplication des affaires de corruption.

Pendant ce temps Ma’hmoud Abbas a comme seule stratégie d’en appeler à la communauté internationale pour une reconnaissance immédiate d’un État palestinien, comme il vient de le faire cette semaine à la tribune des Nations unies.

Dans les conditions actuelles, cette communauté internationale ne manifeste ni la capacité ni la volonté d’agir pour résoudre le conflit israélo-palestinien, il nous faut donc faire le constat honnête que cette stratégie est vouée à l’échec,

Ce conflit ne peut pas être appréhendé indépendamment des autres conflits de beaucoup plus grande envergure qui sévissent et perdurent dans la région.

En Syrie, une guerre civile interminable continue de faire des ravages parmi la population. Des puissances régionales comme la Turquie et l’Iran peuvent pousser leurs pions en profitant de la confusion et de l’impuissance des États-Unis et de l’Europe, alors que la Russie a du mal à gérer son ingérence et à en récolter les fruits. La cendre a à peine recouvert les charbons ardents de Daesh  alors que l’Irak demeure toujours instable et que le Liban tangue sous tutelle économique de l’Arabie Saoudite et sous contrôle sécuritaire du Hezbollah.

Tous ces conflits interagissent, se nourrissent les uns les autres, et portent en eux de potentielles aggravations incontrôlables dans un avenir imprédictible, au seul profit de ceux qui ont des objectifs hégémo-niques dans la région.

Même si les échéances semblent lointaines et incertaines, ayons la lucidité de reconnaître qu’un problème global exige une solution globale.

Si appel il doit y avoir pour une initiative internationale d’envergure, alors que ce soit pour essayer de résoudre l’ensemble de ces conflits de façon coordonnée et concertée. C’est la seule façon pour les grandes puissances de reprendre le contrôle, freiner les différentes visées expansionnistes régionales, et mettre fin à ce chaos dont toutes les régions voisines, y compris et surtout l’Europe, subissent les conséquences.

Ce qui n’empêche pas pour autant la recherche immédiate de solutions aussi temporaires et partielles soient-elles, mais en cohérence avec une vision à long-terme et globale, qui permettraient aux populations concernées, de reprendre confiance, de vivre leur vie, une vie qui ne soit pas  “un enfer sur terre”…