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Yediot Aharonot, 20 juillet 2006
Trad. : Gérard Eizenberg pour La Paix Maintenant
Ils ont fait l’impensable : pour la première fois depuis le début des combats, les médias israéliens ont envoyé des équipes de tournage, des journalistes et des photographes dans des localités non juives.
Depuis le début des combats, les médias ignorent ostensiblement les bombes et les missiles tombés sur les localités arabes et druzes, et la détresse de ces citoyens n’est pas entendue.
Contrairement à ce qui se passe dans le secteur juif, le front de l’intérieur arabe et druze ne peut pas trouver refuge dans des abris, et il ne bénéficie pas de sirènes d’alerte.
Le commandement du front de l’intérieur ne publie pas ses annonces en arabe, et les localités elles-mêmes n’entrent pas dans la catégorie « ligne de feu », qui leur donnerait droit à des aides particulières.
En temps de guerre, l’Etat ne s’occupe que du front intérieur du côté juif. Il ne reste à nos voisins et concitoyens druzes et arabes qu’à compter sur la chance et à prier pour qu’un miracle advienne.
Il est terrible de constater qu’une discrimination raciste n’est pas seulement un héritage de gouvernements israéliens depuis des temps immémoriaux, mais aussi des médias israéliens, qui se prétendent de gauche et égalitaristes. La relation des médias au secteur arabe reflète celle de la société tout entière : au lieu de se servir de moments de crise pour unir les différents secteurs qui coexistent au sein de la société israélienne et de créer une solidarité bilatérale, les médias choisissent de ne s’adresser qu’aux Juifs, et d’ignorer l’existence d’autres victimes.
Il est bien plus facile et plus simple d’aller à longueur de temps interviewer des maires, des secrétaires de kibboutz ou des officiers de sécurité qui parlent hébreu sans accent, que d’aller interviewer des maires de localités non juives qui pourraient (Dieu nous en préserve) aller à contre-courant de la vague patriotique, et de permettre à la voix arabe de se faire entendre, même pour quelques instants.