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Ha’aretz, 28 décembre 2006
Trad. : Gérard Eizenberg pour La Paix Maintenant
Le procureur général Menahem Mazouz a averti jeudi le député Effie Eitam (Union nationale, extrême droite) qu’il pourrait se voir poursuivre s’il répétait son appel à expulser la grande majorité des Palestiniens et Cisjordanie et à interdire aux Arabes israéliens de participer à la politique israélienne.
Dans une lettre adressée au député par le vice procureur, il est précisé à Eitam : « Le procureur général est arrivé à la conclusion que ces propos sont passibles de poursuites. Toutefois, malgré la gravité de cette affaire, le procureur général que pour le moment, aucune enquête ne serait engagée. Le procureur m’a demandé de vous aviser que si de tels propos se reproduisaient, une procédure criminelle serait engagée contre vous. »
Effie Eitam, leader de la branche religieuse sioniste du parti Union nationale, avait déclaré le 10 septembre lors d’une commémoration dans la colonie de Cisjordanie d’Eli : « La grande majorité des Arabes de Cisjordanie doit être expulsée… Tous ces Arabes ne peuvent pas rester ici et l’on ne peut pas renoncer à ce territoire. La plupart d’entre eux devront partir. »
Concernant les Arabes israéliens, Effie Eitam avait déclaré : « Il nous faudra prendre une autre décision : interdire aux Arabes israéliens de participer au système politique. Là aussi, c’est très simple. Nous avons nourri une cinquième colonne, un groupe de traîtres au sens propre, et en conséquence, nous ne pouvons pas permettre une présence aussi hostile et aussi prégnante dans le système politique israélien. »
Le bureau d’Effie Eitam a déclaré en réaction : « La position du procureur général est étrange et frise la tentative de limiter la liberté d’expression. Le procureur ferait mieux d’enquêter sur les députés arabes qui se sont rendus dans des pays ennemis en temps de guerre et exprimé leur soutien et leur solidarité aux actes terroristes contre des citoyens israéliens. »
Le député Avhsalom Vilan (Meretz, gauche) a qualifié l’avertissement de Mazouz de « carton jaune » aux propos racistes. Il a ajouté qu’à l’avenir, les hommes politiques seraient prévenus que des propos racistes sont passibles de poursuites criminelles.