Juste avant le Nouvel An juif, nous avons demande a Avraham Shokhat, ancien
ministre travailliste des Finances, si lui aussi croyait que la crise etait
derriere nous et que nous etions sur la voie de la reprise, comme le Premier
ministre et le ministre des Finances (Silvan Shalom) le repetent.
Shokhat : « d’abord, je dois dire que ce sont eux qui ont cause la crise. Ils
ont exerce une pression enorme sur le gouverneur de la Banque d’Israel pour
qu’il baisse le taux d’interet, en promettant qu’ils allaient alleger le
budget et revenir sur les projets de loi prives (consideres comme
demagogiques car emanant de revendications sectorielles, ndt) – ce qu’ils
n’ont pas fait. »
« De toute facon, les decisions essentielles ne sont pas economiques mais
politiques. Sans processus de paix, l’economie continuera a s’effondrer.
Notre destin est lie a celui des Palestiniens. Une periode sans attentats ne
suffira pas, il nous faut une perspective politique, nous devons sentir que
nous nous dirigeons vers une solution politique, vers un accord de paix, car
aucun investisseur n’envisagera de placer de l’argent quand les bus
explosent, mais cela ne suffit pas. Les investisseurs veulent aussi voir une
solution politique qui conduirait vers la normalite, sinon ils n’investiront
pas. C’est la raison pour laquelle nous n’avons pas encore pu trouver
d’investisseurs internationaux pour nos projets de desalinisation. »
De combien sera le deficit en 2002?
« Le deficit prevu (apres quatre revisions) est de 3,9%, mais je pense qu’il
sera finalement plus proche de 5% que de 4%. »
Qaund on demande a Shokhat si le Parti travailliste doit soutenir le budget
ou voter contre, il repond : « c’est un drole de retour des choses. Il y a
deux ans, les choses etaient a l’oppose, j’etais ministre des Finances a
l’epoque, je demandais au Likoud de soutenir le budget 2001, et ils m’ont
repondu par un tres beau « non ». Neanmoins, le parti travailliste doit faire
preuve de responsabilite. Vu la crise que nous connaissons, si le budget
n’est pas approuve, l’onde de choc pourrait faire de serieux degats. Les
travaillistes doivent donc demander au ministre d’introduire dans son budget
des modifications qui iraient dans le sens de leur vision du monde sans
alourdir le budget ni le deficit. Nous avons nos propres priorites. Par
exemple, pourquoi coupe-t-on dans l’allocation aux meres celibataires et pas
dans l’allocation aux etudiants des yeshivot? Dans la meme serie, je ne
comprends pas pourquoi on coupe dans les subventions aux industries situees
dans les regions eloignees alors qu’on ne touche pas au budget pour les
colonies.
« Si Silvan Shalom veut reellement que son budget soit adopte, il devra faire
un compromis avec les travaillistes. Mais meme s’il n’a aucune envie
d’arriver a un compromis, pour des raisons politiques ou pour d’autres
raisons, le Parti travailliste ne doit voter contre. Il doit s’abstenir et
le laisser passer ».
Vous voulez dire que le Parti travailliste doit rouler pour le Likoud?
« Israel a besoin d’un budget. Mais les travaillistes doivent quitter le gouvernement demain matin, parce qu’Arik Sharon ne prepare aucun plan politique viable. »