Auteurs : Shaul Arieli, Sivan Hirsch-Hoefler et Gilad Hirschberg, directeurs du groupe de recherche Tamrur-Politography et membres de l’étude « Deceptive Appearances », qui examine l’impact des colonies sur un futur accord global). Publié en hébreu dans Ha’aretz le 18 juillet 2024.
Traduction : Bernard Bohbot pour LPM : traduction de la version anglaise publiée sur le site de Shaul Arieli
https://www.shaularieli.com/en/articles/israel-the-territories-and-the-palestinian-political-system/
Année 2024 / The Settlements: Israel’s Failed Real Estate Project (Haaretz, 18.7.2024)
Illustration d’Amos Biderman : B. Smotrich au soldat: « J’ai besoin que tu m’aplanisses quelques dunams. » Il précède sa collègue, Orit Strock, ministre en charge des Implantations et des Missions nationales, du même parti extrémiste (Sionisme religieux).
Mis en ligne le 15 août 2024
Les statistiques publiées par le Bureau central des statistiques d’Israël (CBS) à la fin du mois de mai concernant la démographie israélienne en Cisjordanie (à l’exclusion de Jérusalem-Est) confirment l’échec continu de l’entreprise de colonisation mené par le pays. Alors que la guerre à Gaza fait rage, les tendances démographiques à long terme ainsi que l’escalade sécuritaire en Cisjordanie frustrent les efforts du gouvernement Netanyahu-Smotrich pour soumettre les Palestiniens à coup d’allocations budgétaires sans précédent allouées aux colonies. Le blanchiment des « avant-postes » (illégaux au regard de la loi israélienne), les changements organisationnels spectaculaires au sein de l’administration civile et du ministère de la Défense, la violence des colons à l’encontre des Palestiniens et l’incapacité des forces de défense israéliennes à y répondre sont autant de facteurs qui ne changent rien au tableau général de cet échec.
De janvier 2023 à mai 2024 (17 mois), le nombre d’Israéliens qui ont quitté Israël pour la Cisjordanie dépassait de 615 le nombre de personnes qui ont fait le chemin inverse. Au cours de la même période, plus d’un tiers des colonies (47) ont fait état d’un solde migratoire négatif (en d’autres termes, plus de gens les quittent qu’elles ne s’y installent en provenance d’Israël ou de l’étranger). Les pertes nettes les plus importantes ont été enregistrées à Modi’in Illit (-1 076), Maale Adumim (-582), Efrat (-199) et Hashmonaim (-149). Le seul phénomène qui a permis d’atténuer quelque peu la tendance négative a été l’arrivée de 965 nouveaux immigrants juifs de l’étranger directement dans les colonies. Ainsi, les résidents étrangers ont été plus nombreux que les Israéliens à s’installer dans les colonies au cours de cette période.
La population israélienne en Cisjordanie a continué à croître à un rythme régulier au cours de la dernière décennie, pour atteindre 497 589 personnes en mai 2024. Les colons vivent dans 134 colonies et 120 avant-postes illégaux. Cependant, la croissance de la population israélienne en Cisjordanie (92 %) est presque entièrement attribuable au taux élevé d’accroissement naturel (le nombre de naissances moins celui des décès), qui s’est élevé à 17 814 au cours de cette période. Un coup d’œil rapide montre que 46 % de l’accroissement naturel a été fourni par les deux grandes villes haredi de la région — Modi’in Illit et Betar Illit ; avec Givat Ze’ev, qui acquiert de plus en plus un caractère haredi (52,1 % de Haredim), ce chiffre s’élève à plus de la moitié de l’accroissement naturel. Ces trois colonies sont situées à proximité de la ligne verte, dans une zone qui devrait être annexée à Israël dans le cadre des échanges de terres qui accompagneront un accord permanent.
Notre groupe de recherche Tamrur-Politographie entreprend un suivi à long terme basé sur les données du Bureau central des statistiques. Notre travail dresse un tableau fascinant et surprenant. Commençons par les quatre villes juives qui abritent près de la moitié (43 %) des Israéliens vivant en Cisjordanie. La plus petite d’entre elles, Ariel, est une ville laïque dont la population a stagné autour de 20 000 à 21 000 habitants au cours des six dernières années. La population d’Ariel vieillit et la proportion de résidents âgés de moins de 19 ans est tombée en dessous d’un quart. Environ la moitié des électeurs de la ville votent pour le Likoud ; très peu choisissent les partis d’extrême droite ou Haredi (la proportion de Haredim dans la ville est négligeable — 1,3 %). Ariel est classée dans le groupe socio-économique 6, au-dessus de la moyenne des colonies de Cisjordanie (4,2).
Maale Adumim, qui est également laïque et classée dans le groupe socio-économique 6, est confrontée à un solde migratoire négatif qui s’aggrave depuis 2013. La population de Maale Adumim stagne autour de 38 000 habitants et n’augmente pas. Ici aussi, la population vieillit et la proportion de résidents âgés de moins de 19 ans est tombée à environ un tiers. Environ la moitié des électeurs de la ville votent pour le Likoud (cette proportion a diminué au cours de la dernière décennie), tandis qu’environ 30 % votent pour les partis d’extrême droite. Environ 20 % des électeurs votent pour les partis haredis, bien que la population haredi de la ville ne dépasse pas 3 %. Les tendances observées dans les colonies laïques expliquent la baisse de la proportion de Juifs laïques parmi la population de colons, qui est passée de 35 % en 2010 à 26 % en mai 2024.
La population de Betar Illit est très majoritairement haredi (93,1 %). Après deux années de solde migratoire négatif, la tendance s’est inversée et la population de la ville est passée à 68 363 habitants, principalement en raison de la croissance naturelle. Sur le plan électoral, 60 % des électeurs choisissent le Judaïsme uni de la Torah et 30 % le Shas. La ville est classée dans le groupe socio-économique 1, le plus bas. Modi’in Illit est la plus grande colonie de Cisjordanie ; 95,8 % des habitants sont des Haredim. Cette colonie est également classée dans le groupe socio-économique le plus bas — 1. Au cours de la dernière décennie, la ville a souffert d’un solde migratoire négatif, bien que cela soit masqué par un taux élevé de croissance naturelle. En mai 2024, la population de la ville se situait à 86 816 habitants. En termes électoraux, 80 % des électeurs votent pour le Judaïsme unifié de la Torah et le reste pour le Shas. Grâce au fort taux d’accroissement naturel de ces villes haredi, la proportion de haredim parmi les colons israéliens est passée de 32 % en 2010 à 37 % en mai 2024. Les trois plus grandes colonies, qui représentent 90 % de la population urbaine, devraient être annexées à Israël dans le cadre d’un accord permanent.
Deuxièmement, notre suivi révèle également des résultats intéressants concernant les quatorze conseils locaux juifs de Cisjordanie, qui représentent environ un cinquième (22,2 %) de la population israélienne de la région. À Givat Ze’ev, le plus grand conseil local, la proportion de Haredim a franchi la barre des 50 %. Ce conseil local connaît une croissance particulièrement rapide et a atteint cette année les 22 503 habitants (dépassant Ariel). Le conseil local haredi d’Emanuel connaît un taux de croissance annuel rapide et sa population a atteint les 5 142 habitants.
Dans les conseils locaux laïques, la croissance démographique a diminué et s’est stabilisée, avec des populations atteignant les 9 397 à Oranit, 8 000 à Alfei Menashe, 5 603 à Beit Arye et 4 140 à Har Adar. Ma’ale Efraim, le plus petit des conseils locaux, a connu un déclin de 2005 à 2013, mais la population a recommencé à augmenter et s’élève aujourd’hui à 1 419 habitants, bien que ce chiffre soit encore inférieur à celui d’il y a vingt ans. Des tendances mitigées peuvent être observées dans les conseils locaux nationaux-religieux. Certains ont connu une croissance, comme Efrat, qui compte maintenant 11 940 habitants ; Karnei Shomron (auquel Ma’ale Shomron a été annexé), en compte 10 179 ; à le nouveau conseil local de Sha’ar Shomron, créé par l’unification de Sha’arei Tikva et Etz Efraim, vivent 9 027 habitants ; 7601 personnes vivent à Kiryat Arba et Elkana en compte 4 453. Certains conseils nationaux-religieux ont une population stable, comme Beit El (6 469) et Kedumim (4 600). Là encore, la plupart des conseils locaux (9 sur 14) sont susceptibles d’être annexés à Israël dans le cadre d’un échange de terres dans le cadre d’un accord global.
Les tendances en matière de croissance dans les six conseils régionaux, qui représentent ensemble plus d’un tiers (35 %) de la population israélienne en Cisjordanie, sont également mitigées. Les conseils régionaux nationaux-religieux, qui bénéficient de la plupart des ressources du gouvernement, continuent de croître. Par exemple, Mate Binyamin, le conseil régional le plus peuplé, compte aujourd’hui 78 089 habitants. La population du conseil régional de Shomron, qui occupe une plus grande superficie, est passée à 46 152 habitants. Gush Etzion compte désormais 27 812 habitants et Har Hevron 11 842. En revanche, le conseil régional laïque d’Arvot Hayarden compte 6 767 habitants et Megillot — Mer morte, également laïque et le plus petit de tous les conseils régionaux, seulement 2 254. La combinaison de ces deux derniers chiffres montre que dans toute la région de la vallée du Jourdain et de la mer Morte, qui représente plus d’un tiers de la superficie de la Cisjordanie, le nombre d’Israéliens reste très faible — moins de 10 000.
Ces tendances observées au cours de la dernière décennie ont plusieurs ramifications importantes. Tout d’abord, comme on l’a vu, la proportion de Haredim par rapport à l’ensemble de la population juive est passée à 37 %. Plus de 40 % des colons vivent dans des colonies du groupe socio-économique 1, une proportion dix fois supérieure à celle de l’intérieur d’Israël. Il s’agit essentiellement de colonies haredi, mais pas seulement.
Au fil du temps, la population juive de Cisjordanie s’appauvrit et devient de plus en plus dépendante des subventions gouvernementales. Les contributions du gouvernement aux autorités locales, par le biais de diverses subventions, représentaient en moyenne 63 % des budgets généraux en 2022 et 60 % des budgets spéciaux dans les 24 autorités locales israéliennes de Cisjordanie. Les chiffres correspondants à l’intérieur d’Israël sont respectivement de 42 % et 39 %. Fait non moins important, environ un tiers de l’aide gouvernementale en Cisjordanie est allouée à l’aide sociale. Bien que les Israéliens de la région représentent 5 % de la population israélienne, ils reçoivent 7,22 % (plus de 2,3 milliards de shekels) des subventions gouvernementales pour les budgets généraux et 8,1 % (près de 741 millions de shekels) des subventions pour les budgets spéciaux.
Les fonds fournis par les contribuables israéliens sont alloués de manière qui contrevient aux recommandations de divers comités. Ainsi, tandis que le revenu moyen par habitant dans le budget général en Israël est de 8 832 NIS, le chiffre correspondant pour un résident israélien de Cisjordanie est de 10 300 NIS. En moyenne, les colons bénéficient donc de bien meilleurs services que la population israélienne dans les domaines de la protection sociale, de l’éducation et de la culture.
Cette allocation généreuse de ressources se reflète dans les attitudes des colons. Nous avons mené trois enquêtes spéciales sur la période 2016-2023 auprès d’échantillons importants et représentatifs de la population juive adulte (âgée de 18 ans et plus) en Cisjordanie afin d’examiner les attitudes du public concernant diverses solutions diplomatiques sur la question territoriale. Les enquêtes montrent qu’au fil du temps, les colons qui privilégient la « qualité de vie » deviennent de plus en plus idéologiques, tandis que les colons idéologiques mentionnent la qualité de vie comme l’une des principales raisons de leur décision de vivre en Cisjordanie. En 2016, par exemple, seuls 19 % des colons idéologiques ont mentionné la qualité de vie comme motif de leur installation en Cisjordanie, alors qu’en 2023, ils furent 38 % à le faire. La composante idéologique est restée la principale motivation, mais en 2023, elle a été soulignée par 49 % des colons, contre 62 % en 2016.
La troisième ramification de ces changements sociodémographiques est que, malgré l’augmentation nominale du nombre d’Israéliens en Cisjordanie, ceux-ci ne représentent que 14 % de la population totale de la région. En d’autres termes, il existe une solide majorité arabe en Cisjordanie. L’annexion de la zone déstabilisera donc complètement soit l’équilibre démographique d’Israël, ou encore son système démocratique, si les Palestiniens ne se voient pas accorder des droits égaux (conformément à la suggestion de Betzalel Smotrich).
La quatrième ramification est que l’augmentation constante de la population palestinienne dans la zone C, qui compte aujourd’hui 392 000 résidents, signifie que même l’annexion de la zone C seule est irréaliste en termes démographiques, sécuritaires et économiques. La proportion d’Israéliens par rapport à la population totale de la zone C a chuté de 82 % en 2010 à 55 % à la fin de 2023. La ministre Orit Strock a récemment appelé à une accélération des efforts de colonisation dans le sud des collines d’Hébron : « Je lui ai dit, Betzalel (Smotrich) — je demande d’abord les collines d’Hébron, et il l’a accepté. » À la lumière des chiffres ci-dessus, cette déclaration n’a toutefois aucune signification en termes de contrôle sur le terrain. Au sud du Gush Etzion, dans le district d’Hébron, quelque 18 000 Israéliens vivent aux côtés d’une population palestinienne de 822 000 personnes, de sorte qu’ils ne représentent que 2,1 % de la population.
La cinquième ramification est que plus de la moitié (59 %) des Israéliens vivant au-delà de la ligne verte habitent à proximité de cette frontière (jusqu’à cinq kilomètres) et seront annexés à Israël dans le cadre d’un échange de territoires. Même la plupart de ceux qui vivent entre cinq et dix kilomètres de la ligne verte – comme Maale Adumim, Givat Ze’ev et Efrat – seront également annexés à Israël dans le cadre d’un accord permanent. Bien que le nombre de colonies isolées situées à plus de 10 kilomètres de la ligne verte représente environ la moitié du nombre total de colonies en Cisjordanie (46 % — 62 colonies), leur population totale est relativement faible (123 000 résidents, soit 24 % des Israéliens en Cisjordanie). La plupart de ces colonies appartiennent au courant messianique-nationaliste qui a choisi de coloniser ces régions afin d’empêcher la création d’un État palestinien. Là aussi, nos enquêtes montrent qu’il est important de faire la distinction entre les colons idéologiques et les colons dits de « qualité de vie ». Sur la question d’une éventuelle annexion unilatérale de ces zones, par exemple, deux tiers (66 %) des colons idéologiques soutiennent cette option en 2023, alors que seulement un tiers (35 %) des colons « qualité de vie » le font.
Il convient de rappeler que des échanges de territoires inférieurs à 4 % dans le cadre d’un accord diplomatique permettront à 80 % des Israéliens vivant au-delà de la ligne verte de vivre sous la souveraineté israélienne. La plupart des colons qui seront expulsés seront issus de la droite idéologique messianique. Les résultats de l’enquête sur cet aspect montrent des positions de plus en plus extrêmes parmi les colons en ce qui concerne leur éventuelle expulsion. En 2016, seuls un cinquième (19 %) des colons de qualité de vie et moins de la moitié (44 %) des colons idéologiques ont déclaré qu’ils refuseraient de quitter leur colonie, quelles que soient les conditions, si Israël parvenait à un accord avec les Palestiniens. En 2023, en revanche, 35 % des colons de qualité de vie et 56 % des colons idéologiques ont déclaré qu’ils refuseraient de partir dans le cadre d’un accord avec les Palestiniens.
Si tous les colons se voient offrir une compensation immédiate pour leurs maisons et leurs biens dans le cadre d’un programme d’évacuation et de compensation, le taux de colons de qualité de vie acceptant l’évacuation est passé de 66 % en 2016 à 55 % en 2023, tandis que le taux de colons idéologiques est passé de 45 % en 2016 à 35 % en 2023. Ces tendances montrent que le colon idéologique est devenu plus bourgeois et le colon bourgeois plus idéologique. Ce brouillage de la manière dont les colons se définissent est le résultat direct de la normalisation de l’occupation dans la société israélienne.
Il faut souligner que tous ces faits sont cachés au public israélien, ou présentés uniquement en termes nominaux, sans examiner des aspects aussi importants que la croissance naturelle, le taux de migration et la croissance démographique des Palestiniens. Ces résultats montrent que la réalité est diamétralement opposée à l’imagination débordante de la ministre de la Colonisation et des tâches nationales, qui parle d’une « période de miracle » — un sentiment qui est très probablement confiné uniquement à elle-même et à ses partisans en cette période difficile pour Israël. Les faits et les chiffres mettent en évidence le caractère absurde des politiques adoptées par le gouvernement de Benjamin Netanyahu, qui cherche à empêcher à tout prix la création d’un État palestinien. « Netanyahou est avec nous jusqu’au bout », a déclaré Betzalel Smotrich le mois dernier (7 juin) lors d’une conférence dans l’une des colonies de Samarie.
Au cours de la dernière décennie, les gouvernements israéliens de Netanyahou et de Naftali Bennett ont transféré des milliards de shekels aux colons de Cisjordanie (à l’exclusion de Jérusalem-Est) par le biais de diverses subventions gouvernementales. Ils ont subventionné la société haredi en pleine expansion dans la région, en veillant à ce qu’elle reste dépendante de subventions excessives, et, dans le cadre de tractations politiques, ils ont investi des milliards de shekels dans la construction de routes menant aux colonies isolées. Ils ont soutenu les avant-postes illégaux avec l’argent des contribuables, par l’intermédiaire des conseils régionaux, sapant ainsi de manière flagrante la bonne gouvernance. De plus, ils ont fermé les yeux sur la violence des colons. Par tous ces moyens, ils ont cherché à relancer le projet immobilier le plus raté d’Israël.
Même en temps de guerre, le gouvernement actuel continue de sacrifier la démocratie israélienne, intensifiant le changement dramatique de régime dans les territoires occupés dans l’intérêt de l’entreprise de colonisation. Au cours des dernières semaines, Smotrich a effectivement achevé le changement de régime en Cisjordanie. Presque tous les pouvoirs, à l’exception de ceux concernant la sécurité, ont été transférés de l’armée à un mécanisme civil qu’il dirige. Pour ce faire, il a nommé l’un de ses fidèles partisans au poste de chef adjoint de l’Administration civile pour les affaires civiles.
Cette mesure prive le chef de l’Administration civile de ses pouvoirs et équivaut essentiellement à l’annexion de la Cisjordanie. Elle permet à Smotrich d’exercer un contrôle de facto sur la gestion des terres en Cisjordanie et sur la planification et la construction, l’inspection et l’application du droit de la construction, l’inspection et la gestion des autorités locales, l’octroi de licences pour les professions, le commerce et l’économie, ainsi que la gestion des réserves naturelles et des sites d’antiquité. Ce processus permet à la Smotrich d’approuver et de financer la création de nouveaux quartiers et de fermes pastorales, tout en démolissant les maisons construites par les Palestiniens sans permis.
La grande question est la suivante : la population haredi et laïque coopérera-t-elle avec les initiatives du petit bloc messianique-nationaliste ? Compte tenu des avantages économiques généreux offerts à ceux qui s’installent en Cisjordanie, les Israéliens haredi et laïques s’y installeront-ils par milliers, inversant ainsi les tendances démographiques négatives et éliminant l’option actuellement réalisable d’une solution à deux États ? Le gaspillage des ressources publiques pour réaliser une vision messianique dépourvue de toute viabilité politique va-t-il se poursuivre, nuisant ainsi au statut, à l’image, à l’économie et, surtout, à la sécurité de l’État d’Israël ?