Ha’aretz, 18 février 2007
Trad. : Gérard Eizenberg pour La Paix Maintenant
L’association, « Ateret Cohanim » devra renoncer à l’un de ses plus gros bastions à Jérusalem Est, après qu’un tribunal a ordonné de sceller un immeuble de 7 étages qu’elle avait construit dans le quartier [arabe] de Silwan, et d’en déloger ses habitants juifs. C’est la première fois que des colons devront évacuer un immeuble à Jérusalem Est depuis que cette association a entamé ses actions de colonisation, au lendemain de la guerre des Six jours.
Le juge Eliyahou Zimra, du Tribunal des affaires municipales de Jérusalem, a décidé que les huit familles qui habitent l’immeuble devront le quitter dans un délai de deux mois, après quoi toutes les ouvertures seront scellées par des blocs de béton. Chaque accusé devra également s’acquitter d’une amende de 3.500 shekels (environ 450 euros). Si l’immeuble n’est pas scellé le 15 avril, la commission municipale se chargera de la tâche et les frais seront à la charge des familles. La Haute cour a rejeté la requête de report du délai introduite par les familles.
Les habitants palestiniens de Silwan ont exprimé leur grande satisfaction en apprenant ce jugement, susceptible de porter un coup dur aux efforts des colons d’étendre leur contrôle sur la partie Est de la ville.
A l’origine, l’idée de cette organisation était d’installer des familles juives dans ce quartier, où des familles juives originaires du Yémen ont habité jusqu’aux années 30. Aucun permis de bâtir n’a jamais été délivré pour cet immeuble. Ces familles juives s’y sont installées en avril 2004, sous la protection de la police, après l’expulsion de la famille palestinienne qui l’habitait. Les huit familles juives ont fait de cet immeuble l’une des plus grandes concentrations de Juifs à Jérusalem Est. Chaque famille payait 250 $ au Comité pour la Renaissance de la colonisation juive à Silwan, organisation associée à Ateret Cohanim.
Après que Yosef Papa Alalou (Meretz), membre du conseil municipal, eut contacté le conseiller juridique de la municipalité, la ville a entamé une procédure contre les familles habitant l’immeuble. Les irrégularités liées à cette construction ayant été constatées après que l’immeuble a été construit, Il n’a pas été possible de délivrer un ordre administratif de démolition, et les familles ont été accusées d’utiliser un immeuble sans permis.
Le conseiller juridique de la ville, Yossi Havilio, a tenté de forcer les familles à partir en ordonnant de couper l’eau et l’électricité, mais ses directives n’ont pas été appliquées. Il a aussi demandé au ministère du logement d’arrêter de financer la protection de 24h/24 du bâtiment, au motif que cette protection revenait à faciliter la violation de la loi, mais le ministère a continué à payer.