article en anglais sur le site d’Haaretz
La periode de calme qui a commence avec la proclamation de la hudna n’est
pas totale. Des attentats terroristes se produisent encore, dont certains
mortels, comme le meurtre de Jaffa. Le nombre d’alertes a bien chute
considerablement, mais le fait meme que les services de renseignements
israeliens en recoivent encore montre que la volonte de perpetrer des
attentats n’a pas completement disparu. D’un autre cote, on a de plus en
plus l’impression que les autorites palestiniennes, et en particulier leurs
services de securite, font des efforts plus importants pour prevenir les
attentats. Ici et la, des armes illegales ont ete confisquees, la
cooperation entre services de securite israeliens et palestiniens a repris,
apres trois ans sans aucun contact, et on a constate une reduction
substantielle de ce qu’on appelle l’incitation a la haine dans les medias
palestiniens.
Cette situation de calme relatif pourrait conduire a la conclusion erronee
qu’il s’agit d’une situation permanente, sans limitation de temps. Il
vaudrait mieux se souvenir que le cessez-le-feu s’accompagne de conditions
qui imposent a Israel des obligations, non moindres que celles imposees a
l’Autorite palestinienne. Les organisations rejectionnistes exigent la
liberation de prisonniers, la cessation des assassinats cibles et des
demolitions de maisons, ainsi que la liberte de mouvement en Cisjordanie et
dans la Bande de Gaza. Ces exigences sont reprises par l’Autorite
palestinienne, et en particulier par son Premier ministre, Mahmoud Abbas.
Parallelement a ces conditions, qui sont a la base de la hudna, Israel s’est
engage (par plusieurs articles de la premiere phase de la feuille de route) a evacuer tous les avant-postes illegaux crees depuis mars 2001, et a
faciliter de facon significative les conditions de vie des Palestiniens. Il
y a un mois, Israel a montre une certaine determination dans le domaine des
avant-postes, mais depuis le debut de la hudna, cet effort a cesse : nous ne
savons rien de quelque evacuation que ce soit.
L’engagement pris par Israel de retirer ses forces sur les positions d’avant
l’intifada n’est pas tenu non plus. Tsahal s’est retire d’une grande partie
de la Bande de Gaza et du coeur de Bethleem, mais son controle direct des
autres villes de Cisjordanie, et les checkpoints, empechent la libre
circulation des civils palestiniens.
Le constat, pour l’instant, est que l’Autorite palestinienne et son Premier
ministre, qui a proclame la fin de l’intifada armee, ne peuvent se targuer
d’aucun resultat tangible depuis le sommet d’Akaba. Non seulement cela
encourage Yasser Arafat a presenter Mahmoud Abbas comme quelqu’un
d’incapable d’apporter le moindre resultat, mais pire encore, l’opinion
palestinienne peut perdre l’espoir que les fremissements d’un processus
politique debouchent sur des mesures durables. Et de la a la cessation du
cessez-le-feu et a la reprise d’une violente revolte civile, il n’y a qu’un
pas.
Il est de l’interet superieur d’Israel de renforcer le cessez-le-feu et la
capacite de Mahmoud Abbas a se faire respecter. Les hesitations a liberer
des prisonniers, l’arret de l’evacuation des avant-postes, et une approche
frileuse concernant la liberte de circulation, sont une promesse d’obtenir
le resultat oppose.