14 juillet 2006
Communiqué de presse de La Paix Maintenant
La 3ème Intifada a commencé : c’est l’Intifada des enlèvements et des missiles. Elle n’a pas été déclenchée par ceux qui auraient pour objectif un Etat Palestinien aux côtés d’Israël. Elle est déclenchée par ceux qui ont toujours affiché clairement leur intention de rayer Israël de la carte : l’Iran et tous ses alliés fondamentalistes islamistes de la région, y compris en Palestine.
La politique de désengagement initiée par Ariel Sharon et que veut continuer son successeur Ehud Olmert a réussi à faire admettre aux Israéliens que l’occupation de la majorité des territoires conquis en 1967 devait cesser. Mais le caractère unilatéral du désengagement de Gaza a renforcé l’extrémisme palestinien, et a fait croire qu’Israël ne cède que par la pression de la force et du terrorisme. En refusant de négocier avec l’Autorité palestinienne des contreparties et des engagements en échange de retraits territoriaux, Israël a affaibli et décrédibilisé les modérés palestiniens, et tout le monde en paye les conséquences aujourd’hui : les extrémistes prennent l’initiative et fixent les règles du jeu.
Personne ne conteste à un Etat souverain agressé dans ses frontières le droit de se défendre et de riposter contre ceux qui veulent sa perte. Mais il faut faire le bilan des erreurs stratégiques qui nous amènent à nous battre sur le terrain et selon les modalités choisies par l’adversaire.
Une riposte militaire est nécessaire mais elle ne doit être qu’un moyen au service d’une politique et pas une politique en soi. L’objectif à long terme est qu’Israël trouve sa place dans un Moyen-Orient où les conflits s’apaiseront progressivement. Les partisans de la destruction d’Israël ne seront marginalisés que si les conditions sont créées d’une alliance avec toutes les forces du monde arabe qui ont déjà compris qu’Israël est une réalité incontestable avec laquelle il faut vivre.
Le piège tendu est celui d’un enchaînement des violences et des destructions qui se retournera contre un Israël agressé, en rassemblant toutes les populations arabes dans la haine et le ressentiment générés par les souffrances infligées à des victimes innocentes.
Les ennemis d’Israël ont tort de penser que le harcèlement et les bombardements réussiront à faire plier l’Etat d’Israël. Mais l’inverse est tout aussi vrai, il ne faudrait pas qu’Israël l’oublie.
On peut affaiblir militairement des extrémistes, et créer les conditions de leur isolement politique. On ne peut pas les soumettre par la seule force des armes.
Pour éviter le piège, l’Etat d’Israël doit surprendre et attaquer l’adversaire là où il ne l’attend pas, sur le terrain de l’initiative politique.
C’est justement maintenant qu’il faut aussi créer deux fronts, et désamorcer le conflit israélo-palestinien en entamant un processus de règlement global avec l’Autorité Palestinienne présidée par Mahmoud Abbas. Avancer concrètement dans le règlement du conflit israélo-palestinien avec les partenaires qui existent est le seul moyen de déjouer les provocations de l’Iran, de l’isoler au Moyen-Orient et d’éviter la menace d’un conflit nucléaire généralisé à moyen terme.