26 août 2005
La Paix Maintenant ne perd pas de vue que le combat contre la colonisation continue. Nous pensons que l’évacuation des colons de Gaza et du nord de la Cisjordanie est une bonne chose, et nous l’avons fait savoir à Ariel Sharon (et aux Israéliens) dans l’encart que nous fait paraître dans Ha’aretz ([->https://www.lapaixmaintenant.org/communique1128]).
Mais ce n’est qu’un début. Or, simultanément avec la fin des évacuations, le gouvernement a pris un certain nombre de décisions qui vont à l’encontre du but que nous recherchons tous : un accord avec les Palestiniens en vue de créer un Etat palestinien viable à côté de l’Etat d’Israël..
Ci-après :
des extraits de l’édito d’Ha’aretz d’aujourd’hui qui se demande si ces décisions ne tendent pas « à accréditer la thèse palestinienne selon laquelle le retrait de Gaza n’était qu’une simple manoeuvre destinée à obtenir le soutien de la communauté internationale et à détourner l’attention de l’occupation renforcée de la Cisjordanie et de Jérusalem Est. »
des extraits d’un article du Ma’ariv d’aujourd’hui qui décrit le récent renforcement des colonies de Cisjordanie. Dans cet article, Yariv, secrétaire général de Shalom Akhshav : « ne laissons pas Sharon semer la confusion avec le désengagement. »
extraits de l’édito d’Ha’aretz du 26 août 2005
Après en avoir terminé avec l’évacuation des colons de la bande de Gaza et du nord de la Cisjordanie, le gouvernement s’est dépêché d’appliquer la deuxième du plan de désengagement de Sharon : le renforcement du contrôle par Israël des blocs de colonies de Cisjordanie. Quasi simultanément avec l’évacuation du Goush Katif, l’armée à commencé à exproprier des terres palestiniennes autour de Ma’ale Adoumim sur lesquelles doit passer la clôture de séparation une fois construite. Parallèlement, le gouvernement a décidé de construire une caserne de police dans la zone dite E1 [sur le projet E1, voir le communiqué de Shalom Akhshav : [ ]], entre Ma’ale Adoumim et Jérusalem.
Ces deux décisions ont une importance capitale, et elles pèseront sur la nature de tout futur accord avec les Palestiniens. Sharon a promis que Ma’ale Adoumim ferait partie de l’Etat d’Israël, et « qu’il y aurait une continuité territoriale avec Jérusalem ». Or, le tracé de la clôture concerne une surface bien plus importante que la seule zone construite de cette colonie, la plus grande de Cisjordanie. La clôture doit entourer la zone industrielle de Mishor Adoumim ainsi que qu’un certain nombre de petites colonies satellites, avec en sus un grand espace libre entre les colonies. Son extrémité Est mordra sur une part non négligeable de la zone située entre Jérusalem et Jéricho.
Cela constitue une tentative de créer des faits accomplis sur le terrain. (…) Et Washington (…)est attentive aux craintes palestiniennes selon lesquelles Israël cherche à diviser la Cisjordanie en une série de cantons isolés.
Il est difficile de ne pas voir ces décisions sur la clôture et les nouvelles constructions près de Ma’ale Adoumim comme une provocation à un très mauvais moment. Elles portent atteinte aux efforts de reconstruire la confiance avec l’Autorité palestinienne et de renforcer Mahmoud Abbas en tant que partenaire pour de futures négociations. Elles tendent à accréditer la thèse palestinienne selon laquelle le retrait de Gaza n’était qu’une simple manoeuvre destinée à obtenir le soutien de la communauté internationale et à détourner l’attention de l’occupation renforcée de la Cisjordanie et de Jérusalem Est. Elles affaiblissent la contribution du désengagement réussi à la reprise du processus diplomatique, et montrent que Sharon est revenu à ses mauvaises manières concernant les colonies. (…)
La priorité numéro 1 d’Israël aujourd’hui doit être la reprise du dialogue avec l’Autorité palestinienne, et non de se lancer dans des constructions aventureuses et provocatrices.
extraits de l’article du Ma’ariv du 26 août 2005 (Uri Yablonka)
(…) D’après des chiffres fournis par le ministère de l’Intérieur, 12.683 Israéliens de plus se sont installés dans les territoires, soit une très forte augmentation. D’après les mêmes sources, depuis le vote sur le désengagement, i y a 18 mois, 18.000 Israéliens supplémentaires vivent dans les colonies, soit plus que le nombre de colons évacués. Pour les 6 derniers mois, le chiffre est de 6.900 personnes.
Les dirigeants du Conseil des Colons (Yesha), bien que n’ayant pas encore fini de pleurer le démantèlement des colonies de Gaza et du nord de la Samarie, ont déjà repris le développement de l’entreprise de colonisation dans les territoires. Dans les prochaines semaines, les colons comptent adresser au ministère de la Défense des demandes de permis de construire pour plusieurs milliers de logements dans les grands blocs de colonies, Ariel, Ma’ale Adoumim et le Goush Etzion, ainsi que dans les colonies au nord et à l’est de Jérusalem.
Des sources de l’intérieur du Conseil des Colons ont dit hier que dans les prochains jours, les colons vont tenter des actions destinées à déplacer la clôture de sécurité bien plus à l’est de la ligne Verte.
Un des dirigeants du Conseil des Colons a dit : « Arik Sharon a dit avant le désengagement que son objectif final était que les blocs de colonies restent israéliennes. Très bien. Maintenant qu’il a chassé plusieurs milliers de familles de chez elles, rappelons-lui sa promesse. L’entreprise de colonisation ne va que se renforcer. Quand les accords d’Oslo ont été signés, il n’y avait que 100.000 Israéliens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, et aujourd’hui, ils sont 250.000. Au bout du compte, le plan actuel de démantèlement n’aura conduit qu’à davantage de colonies dans les territoires restés sous contrôle israélien. »
En réaction aux chiffres donnés par le ministère de l’Intérieur, Yariv Oppenheimer, secrétaire général de Shalom Akhshav, a déclaré : « ne laissons pas le désengagement semer la confusion. Il est vrai que nous sommes sortis de Gaza, mais en Cisjordanie, le mouvement de colonisation n’a jamais été si fort, et tous les jours, il y a de nouveaux faits accomplis sur le terrain. Il ne faut pas laisser Sharon semer la confusion dans l’opinion. »