SIMON EPSTEIN: » Le procès en génocide contre Israël est la plus importante opération négationniste de la Shoah depuis 1945. »
Voir l’État juif assis au banc des accusés devant la Cour Internationale de Justice pour « génocide contre les Palestiniens » provoque une profonde stupeur ! Quels sont les enjeux de ce procès ? Dans le cadre des Chroniques pour la Paix, émission parrainée par JCall et La Paix Maintenant, SIMON EPSTEIN répond aux questions de PAUL OUZI MEYERSON.
SIMON EPSTEIN est docteur en sciences politiques. Historien, il a enseigné à l’Université Hébraïque de Jérusalem. Il est l’auteur de plusieurs livres sur le peuple juif et Israël ainsi que sur l’antisémitisme européen. Il a publié, notamment, «Un paradoxe français : Antiracistes dans la collaboration, Antisémites dans la Résistance», également «Une histoire du peuple juif au 20ème siècle». Son dernier ouvrage, édité aux éditions Stock, s’intitule : «1930, une année dans l’histoire du peuple juif ».
Depuis le 7 novembre 2023, jour du massacre de masse des civils israéliens et du rapt de 240 otages par le Hamas, dans le sud d’Israël , Tsahal poursuit son offensive avec succès dans toute la bande de Gaza. Lentement mais sûrement, les forces de sécurité de l’État juif laminent les milices islamistes pendant que les habitants du territoire palestinien souffrent d’être pris entre deux feux. Sur la frontière libanaise, l’armée israélienne contient le Hezbollah et répond énergiquement à ses attaques. Mais, on ne sait pas ce qu’il adviendra sur ce front Nord (guerre totale ou pas ?) et le futur statut de Gaza (« le jour d’après ») n’est toujours pas précisé par le gouvernement de Benyamin Netanyahou. Toujours dramatique, 136 otages sont encore prisonniers des terroristes du Hamas et, sur ce point, les incertitudes et le cauchemar continuent…
Et puis il y a un autre cauchemar, lourd de menaces morales, politiques et diplomatiques, c’est celui du procès intenté par l’Afrique du Sud qui accuse Israël de génocide envers le peuple palestinien. Un procès retentissant qui se déroule devant La Cour Internationale de Justice, principale instance judiciaire des Nations Unies, située à la Haye.
Voir l’État juif mis au au banc des accusés pour génocide provoque une profonde stupeur ! Ce pays, qui a été un refuge pour les rescapés de la Shoah, se voit blâmé du plus infâme des crimes collectifs ! Aaron Barak, l’imminent juge qui représente Israël parmi les dix-sept magistrats qui composent le Tribunal International, a lui-même souligné, en préambule de son mémorandum juridique, que « si Israël avait existé en 1939 le sort du peuple Juif aurait pu être différent ».
Comment en est-on arrivé là ? Comment un pays agressé férocement et qui se défend, peut-il être accusé de « génocide » contre ses ennemis ? Pourquoi les Nations Unies convoquent-elles Israël sous ce prétexte ? Quels sont les enjeux de ce procès ?