Amir BADRAN : « Les partis arabes ont fait une erreur en se présentant en ordre dispersé devant leurs électeurs« .
Dans le cadre de « Chroniques pour la paix », émission bimensuelle sur Radio Shalom parrainée par La Paix Maintenant et JCall, Ilan ROZENKIER, à la veille du scrutin du 1er Novembre, s’entretient avec Amir BADRAN de la configuration électorale en secteur arabe.
Amir BADRAN est avocat et conseiller municipal au titre de la ville de Jaffa (Yafo) où il réside. Il est membre du Hadash (en hébreu « nouveau »), acronyme hébraïque de Front démocratique pour la Paix et l’Égalité.
Amir Badran mentionne un certain « éloignement de la communauté arabe vis-à-vis des élections alors que son vote pourrait être « faiseur de roi » en cas de forte mobilisation. Il rappelle que la population arabe a envoyé 15 députés à la Knesset en mars 2020 en présentant une liste unifiée, ce qui en faisait la troisième force politique du pays. Il insiste également sur le fait que le Hadash, son parti, même s’il est à majorité arabe, est un parti judéo-arabe, positionné très à gauche et auquel participe une forte minorité de forces démocratiques juives. Un de ses députés, Ofer Kassif, est juif. C’est un parti dont le fonctionnement est démocratique : les candidats ont été désignés suite à des primaires auxquelles ont participé un millier de délégués. Une ONG qui évalue le travail des parlementaires a classé ses députés en premières positions.
Amir Badran explique que le Balad a choisi de ne pas faire liste commune et de se présenter seul. Il a fallu environ quelque 143 000 suffrages lors des élections précédentes pour être éligible et avoir ainsi 4 députés. C’est à la fois peu et beaucoup et le risque est grand que Balad ne passe, risque qui plane également sur les autres listes arabes.
Balad, parti laïque et nationaliste, regroupe en fait plusieurs sensibilités. Ce parti refuserait cette fois de servir de « feuille de vigne » à la démocratie israélienne. À la question « pourquoi le Balad a-t-il accepté de jouer le jeu lors des élections précédentes?« , Amir Badran indique que, au-delà de l’idéologie, il y a aussi les « egos » des uns et des autres, le sentiment de ne pas avoir la place qu’on mérite…
Le parti est également opposé aux deux candidats susceptibles de former la nouvelle coalition à l’issue du scrutin. Ce qui fait dire à Ilan Rozenkier « que la communauté arabe n’a être pas les leaders qu’elle mérite« …
Amir Badran termine l’entretien en insistant sur le fait que, si la communauté arabe ne va pas voter en masse, elle se retrouvera dans une position difficile.