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Simon Epstein tient à souligner que la violence des “jeunes des collines”, est inhérente à leur manière de s’installer sur des terrains qui ne sont pas des “terres d’Etat”. Ce faisant, ils accaparent des terres privées qui appartiennent à des familles ou à des villages palestiniens. L’historien rappelle que, de 1967 jusqu’aux années 1990, les implantations juives autorisées par le gouvernement israélien en Cisjordanie occupaient des “terres d’Etat”, c’est-à-dire des terres qui dépendaient des autorités gouvernantes : les Turcs puis les Anglais, les Jordaniens puis les Israéliens.
Simon Epstein poursuit : “Depuis les années 2000, sous les gouvernements du Likoud, notamment ceux dirigés par B. Netanyahu, certaines implantations officielles se sont naturellement agrandies et ont cherché à acquérir de nouvelles surfaces. Simultanément des petits groupes d’activistes ont créé de nouvelles implantations juives sauvages, autour d’une trentaine à ce jour. Pour les unes comme pour les autres, il fallait s’étendre sur des terrains privés palestiniens, car il n’y avait plus de “terres d’Etat” disponibles. Ces extensions et ces nouvelles implantations se sont réalisées de manière anarchique en dehors du cadre légal israélien, notamment lié aux accords d’Oslo”.
L’historien considère qu’à partir de cette époque et de cette nouvelle forme de développement des implantations, apparaissent des militants juifs radicaux qui se heurtent aux propriétaires et villageois palestiniens, ainsi qu’aux forces de sécurité d’Israël (l’armée et la police) qui essaient de faire respecter la loi et de séparer les protagonistes. Bien que la grande majorité d’entre eux soit issue des rangs du sionisme-religieux, ils n’obéissent plus, cependant, aux structures et aux dirigeants de cette mouvance et se heurtent, souvent, aux responsables de l’administration israélienne en Cisjordanie. Simon Epstein précise “ils ne sont que quelques milliers, aussi bien en Cisjordanie qu’en Israël même, et leurs implantations sont minuscules. Mais ils bénéficient de soutiens politiques, financiers et juridiques importants, surtout depuis que Netanyahu a fait entrer des députés proches des idées kahanistes (1) au Parlement”.
(1) Le rabbin Meïr Kahana prônait une ligne ultra-nationaliste messianique et raciste favorable au “Grand Israël” et au transfert de tous les Palestiniens des territoires occupés ainsi que des Arabes israéliens hors du pays.