Hersh Goldberg-Polin, Carmel Gat, Eden Yerushalmi, Alexander Lobanov, Almog Sarusi et Ori Danino ont été assassinés il y a peu par le Hamas. Tsahal a retrouvé leurs corps sans vie dans les tunnels de Rafah. Cette nouvelle nous dévaste.

Le premier responsable de ce drame est le Hamas, qui les a kidnappés, détenus et assassinés. Mais nous devons faire l’examen de nos responsabilités. Notre colère contre le gouvernement qui les a abandonnés est immense.

Depuis des mois, le gouvernement Netanyahou repousse toute possibilité d’accord de cessez-le-feu. En juillet, les noms de Carmel, Hersh et Eden figuraient sur les listes d’otages libérables dès la première phase en cas d’accord.

Ils auraient pu être sauvés. Ils auraient dû être sauvés.

Jeudi dernier, alors que l’état-major, lui, avait clairement notifié le fait que le contrôle du corridor “Philadelphi” de Gaza n’était pas un enjeu stratégique indispensable, qu’Israël pouvait faire preuve de souplesse sans risque sécuritaire, le gouvernement a voté à la quasi unanimité en faveur du maintien de cette exigence dans la négociation, en sachant pertinemment qu’elle constituerait un blocage empêchant un accord sur le retour des otages, voire même entacherait les relations pourtant essentielles avec l’Égypte. Le ministre de la Défense lui-même, Yoav Gallant, s’y est opposé, en accusant directement Netanyahou de sacrifier les otages sous un prétexte fallacieux. Dimanche, alors que la mort des six otages a été confirmée, Gallant a exhorté le gouvernement à revenir sur sa décision : « Il est trop tard pour les otages assassinés de sang-froid. Nous devons ramener ceux qui restent encore en vie. Il faut réunir le cabinet et annuler la décision de jeudi. »

Depuis dimanche, la société israélienne se mobilise à nouveau, plus massivement que par le passé aux côtés des familles d’otages qui supplient le gouvernement de conclure un accord depuis des mois.

Plusieurs centaines de milliers de personnes ont manifesté hier soir à Tel Aviv et de par tout le pays pour exiger « un accord maintenant ». Les associations de la société civile, les familles des otages, la gauche, le centre de Yair Lapid, de nombreuses municipalités ainsi que le syndicat Histadrout ont appelé à la grève générale pour ce lundi 2 septembre, alors que Betsalel Smotrich faisait tous ses efforts pour la faire déclarer illégale.

Cette terrible journée du 1er septembre pourrait marquer un tournant. Elle doit marquer un tournant.

Si nous voulons soutenir les otages ici en diaspora, si nous nous soucions réellement de leur sort, alors nous nous devons d’entendre et de relayer l’appel des familles d’otages, et plaider à leurs côtés pour un accord. Nous devons cesser de nous ranger derrière les slogans creux qui ne font que servir le gouvernement qui les a abandonnés depuis des mois aux mains de leurs bourreaux pour assurer la survie politique de Benjamin Netanyahou, tout entier soumis à l’agenda de ses alliés d’extrême-droite.

L’annonce tragique du 1er septembre au matin est la preuve définitive que la force militaire seule ne ramènera pas les otages, et qu’à partir d’un certain point, elle aggrave au contraire le danger de mort qui pèse sur eux. Pour ceux qui restent en vie, il y a urgence.

Nous devons tout faire pour les sauver.
Un accord maintenant !

La Paix Maintenant