Le President de l’Autorite palestinienne, Yasser Arafat, a declare
vendredi
qu’il avait decide de nommer un premier ministre a la demande expresse
des
negociateurs internationaux.
Selon des diplomates occidentaux, les negociateurs du Quartette ont
exige
d’Arafat qu’il leur fournisse des dimanche prochain un calendrier
concernant
cette nomination, car ils souhaitent qu’elle intervienne avant la guerre
des
Etats-Unis contre l’Irak qui se profile.
Ces diplomates disent qu’Arafat serait pousse a nommer le ministre des
Finances reformateur, Salam Fayyad, technocrate respecte entre au
cabinet
palestinien l’annee derniere, dont on attend qu’il eradique la
corruption
endemique au sein de l’AP.
Israel a signale que la decision d’Arafat, qui parait une tentative de
gagner les faveurs de Washington a la veille de la guerre en Irak,
n’aurait
pas pour consequence une reprise immediate des discussions a propos d’un
Etat palestinien.
« Il (Arafat) s’est rendu compte que la situation internationale avait
change, et qu’il devait s’adapter a la situation nouvelle », a dit
Christine
Jure, collaboratrice de l’emissaire de l’Union europeenne Miguel
Moratinos.
Arafat a declare qu’il reunirait le parlement palestinien et le comite
central » pour obtenir leur accord sur les mesures necessaires qui
devront
etre prises » afin de nommer un premier ministre. Il n’a pas specifie de
date
concernant ces reunions.
« A la lumiere de nos contacts avec les membres du Quartette… j’ai
decide
de nommer un premier ministre », a declare Arafat a des journalistes
depuis
son QG de Ramallah.
Le Quartette, qui comprend les Etats-Unis, l’Union europeenne, les
Nations
Unies et la Russie, exigeait d’Arafat qu’il procede a des reformes
democratiques au sein de l’Autorite palestinienne, cette exigence
faisant
partie de la « feuille de route » qui a pour objectif de mettre fin a deux
ans
de violences israelo-palestiniennes.
Le leader palestinien refusait jusqu’ici de nommer un premier ministre,
craignant probablement qu’une telle decision affaiblisse son pouvoir.
Mais, selon des diplomates occidentaux, Arafat, qui craint pour sa
survie
politique, a ete soumis a d’intenses pressions internationales pour
qu’il
nomme un premier ministre credible.
Le president Bush, dans son discours de juin dernier sur le
Moyen-Orient, a
appele a la constitution d’une nouvelle direction palestinien « non
compromise avec le terrorisme ».
« La prochaine mesure doit etre la nomination, et l’approbation par le
conseil, de quelqu’un qui soit a la fois legitime et credible aux yeux
des
partenaires israeliens et de la communaute internationale », a declare
sur
CNN Terje Roed-Larsen, emissaire des Nations Unies.
A la question de savoir s’il pensait que la decision d’Arafat serait
suivie
d’effet, Larsen a repondu : « seul le temps le dira ».
Deux collaborateurs de longue date d’Arafat, Ahmed Qureia (Abou Ala) et
Mahmoud Abbas, sont eux aussi consideres comme des candidats credibles.
Qureia est president du parlement palestinien, et Abbas a ete pendant
longtemps le n° 2 de l’OLP, dont Arafat est a la tete.
L’ancien ministre des Affaires etrangeres, Shimon Peres, a salue la
declaration d’Arafat, la qualifiant de « pas dans la bonne direction ». Il
a
cependant ajoute que les Palestiniens devaient encore demontrer leur
volonte
de controler les milices armees sur le terrain, pour permettre a Israel
d’entamer un dialogue constructif qui menerait a un accord permanent.
Le maire de Jerusalem Ehoud Olmert (Likoud) a declare qu’aux yeux
d’Israel,
le raisonnement derriere la creation d’un tel poste est « qu’Arafat soit
evince et que le premier ministre le remplace, et je pense donc qu’il
est
trop tot pour mesurer l’importance de la declaration d’Arafat. »