Sari Nusseibeh nous demande de relayer cet appel, ce que nous faisons bien volontiers :
25 août 2005
Appel urgent de Sari Nusseibeh, Jérusalem Est
Le mur de « sécurité » obstacle à l’éducation à Jérusalem
Alors que les établissements scolaires arabes de Jérusalem Est préparent la nouvelle année scolaire de début septembre, près de 700 enseignants employés par ces établissements ne pourront pas rejoindre leurs classes. Avec le mur de « sécurité » autour de Jérusalem proche d’être terminé, qui coupe Jérusalem Est de son arrière pays arabe naturel, et avec les restrictions à l’entrée dans Jérusalem qui deviennent de plus en plus sévères, les enseignants qui ne disposent ni de cartes d’identité israélienne ni d’autorisation spéciale ne pourront plus se rendre sur leur lieu de travail. De même, de nombreux élèves qui habitent la région seront empêchés de rejoindre leurs écoles.
A Jérusalem Est, les établissements scolaires privés constituent une ressource indispensable à l’éducation des élèves arabes, car les écoles gouvernementales israéliennes dans cette zone ne couvrent que 20% des besoins en éducation. Si les enseignants ne sont pas autorisés à se rendre dans leurs classes, ce sont plus de 18.000 enfants en âge d’être scolarisés qui ne pourront plus poursuivre leur scolarité dans les quelque 50 établissements de la région. Les répercussions sociales et politiques d’une pareille éventualité sont évidentes.
Jusqu’ici, le gouvernement israélien a approuvé les candidatures d’une centaine d’enseignants, essentiellement par des méthodes « sélectives », en favorisant ou en défavorisant des établissements par rapport à d’autres. Cette politique discriminatoire constitue une injure envers la liberté d’enseignement et de culte. Tous les établissements qui demandent des autorisations pour leurs enseignants doivent recevoir ces permis, compte non tenu de véritables considérations de « sécurité » qui pourraient concerner tel ou tel individu en particulier.
La crise actuelle à la quelle est confrontée l’éducation à Jérusalem Est constitue un test pour ce à quoi sert le « Mur ». En nous opposant au boycott des universités israéliennes, le principe qui nous a guidés a été que les institutions vouées à l’éducation doivent pouvoir se développer et qu’en matière d’éducation, il faut s’opposer à toute discrimination qui se fonde sur des bases politiques. Aujourd’hui, tous ceux qui adhèrent à ces principes ont l’occasion d’agir. Votre soutien nous est urgent et nécessaire pour nous assure que le Mur ne provoquera pas l’effondrement de notre système d’éducation. Adressez vos appels au Premier ministre d’Israël et au ministre israélien de l’Intérieur pour garantir un accès libre aux écoles de Jérusalem Est.
NE LAISSONS PAS LE MUR ETRE UN OBSTACLE A L’EDUCATION DE NOS ENFANTS !
Sari Nusseibeh
recteur de l’université Al-Qods, Jérusalem Est
NB : pour envoyer un message au Bureau du Premier ministre, le mieux est de se rendre sur la page : [->http://www.pmo.gov.il/PMOEng/Public+Applications/PublicApplications/]