[->http://bmj.bmjjournals.com/cgi/content/full/330/7481/10-d?etoc&eaf]
bmj.com, 1er janvier 2005
(Trad : Gérard Eizenberg pour La Paix Maintenant)
Dans le climat d’optimisme prudent qui caractérise le Moyen-Orient, où l’on
parle d’un possible rapprochement entre Israéliens et Palestiniens, l’OMS lance un magazine de santé publique produit ensemble par des professionnels des deux côtés.
« Bridges » (Ponts) est un magazine de 32 pages sur papier glacé, destiné aux
professionnels et aux initiés. Il s’agit du seul magazine de santé publique
produit par des membres de communautés rivales dans une zone de conflit.
Le premier numéro, publié après moins de quatre mois de préparation, et
imprimé à Tel-Aviv à 3500 exemplaires, est consacré en grande partie au
thème de la pauvreté et de l’inégalité devant les soins. Distribué gratuitement à une liste de correspondants, dans la région comme au-dehors, le numéro est également téléchargeable à :
[->http://healthinforum.net/files/who/bridges.pdf]
Pour l’instant, dit le Dr Ambrogio Manenti, qui dirige la branche Cisjordanie et Gaza de l’OMS à Jérusalem Est, et qui est à l’origine du magazine, il paraîtra tous les deux mois. S’il se révèle utile, s’il a du succès et s’il récolte des subventions supplémentaires, gouvernementales ou en provenance d’ONG, il pourrait devenir mensuel, peut-être sur abonnement.
Le magazine est écrit, réalisé et dirigé par des Palestiniens et des Israéliens, universitaires et professionnels de la santé, et sa politique éditoriale est fixée par un comité consultatif de 22 membres, où Palestiniens et Israéliens siègent à égalité. Le comité de rédaction est composé du Dr Manenti, du professeur Hani Abdeen, doyen des étudiants de la faculté de médecine de l’université Al-Qods, de Randi Garber du Joint Distribution Committee (organisation indépendante à vocation sociale), du Dr Fathi Abumoghli et du Dr Itzhak Levav, médecin israélien et consultant auprès de l’OMS.
L’idée du magazine est née quelques mois avant le décès de Yasser Arafat.
« Arafat n’a pas été un obstacle », dit le Dr Manenti. « Le magazine est une
initiative d’individus, et non d’institutions, et il n’a aucun lien ni avec le gouvernement israélien, ni avec l’Autorité palestinienne. Il est certain qu’il y a eu un déclin dans les contacts pendant l’intifada. Mais j’ai été surpris de constater que, même dans les pires moments, les professionnels de santé israéliens et palestiniens sont restés en contact, par téléphone et par email ».
Le Dr Levav, qui a une grand expérience des projets de coopération
sanitaires entre Palestiniens et israéliens, voudrait voir des journalistes
israéliens interviewer des Palestiniens, et réciproquement. « En une seule
réunion, nous avons conçu note déclaration d’intention : couvrir les sujets
de santé publique qui concernent les deux populations, analyser l’impact du
conflit sur leur santé et leur bien-être, et bâtir des relations, des liens, et une compréhension mutuelle. »
Le professeur Abdeen, spécialiste en médecine interne et pulmonaire, pense
que la médecine est un sujet qui s’impose naturellement si l’on veut entamer
un processus de réconciliation entre les deux peuples. « La médecine doit
transcender tous les sujets politiques et nationaux. Nous avons fait le serment de soigner tous les hommes. Nous voulons servir d’exemple de coexistence, et la coopération peut surmonter les différences. »
Transmis par Balanced Middle East News
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