24 janvier 2004
Physicians for Human Rights[[Les Medecins pour les Droits de l’Homme – Israel est une ONG apolitique
fondee en 1968, et compte actuellement 840 membres. Elle a pour but de
promouvoir les droits de l’homme dans le domaine medical, en Israel et dans
les territoires sous controle israelien. Les valeurs fondamentales des
Medecins pour les Droits de l’Homme – Israel sont la dignite de l’homme, la
protection de l’integrite physique et mentale, et la defense des droits a la
sante et aux soins medicaux.
Pour plus d’informations : [->www.phr.org.il] ]]
[->www.phr.org.il]
Trad. : Gérard Eizenberg pour La Paix Maintenant
Comme chaque samedi, le dispensaire mobile des Médecins pour les Droits de
l’Homme (Physicians for Human Rights) – Israël s’est rendu a Tulkarem pour
ouvrir un dispensaire commun avec la PFS (Tul Karem Patients’ Friend Society), le PMRS (Palestinian Medical Relief Society) et des représentants du camp de refugiés voisin.
Bien que le groupe ait coordonné son arrivée à l’avance avec l’armée israélienne, ce qui est obligatoire puisqu’on ne peut pénétrer dans la ville que par les checkpoints, les membres du groupe ont du attendre plus d’une heure sous la pluie la venue d’un officier qui leur autorise le passage.
Le checkpoint, situé à l’endroit où se trouvait l’entrée principale de la ville, était fermé, et il n’y avait personne. Les membres de la délégation n’ont pu entrer qu’une fois qu’ils eurent signé des papiers certifiant que si quelque chose leur arrivait durant leur sejour dans la ville, ils renonçaient à poursuivre l’Etat d’Israël. En 15 ans de fonctionnement du dispensaire mobile, c’était la première fois qu’on demandait à des membres des Médecins pour les Droits de l’Homme de signer pareils documents.
Sur le chemin de la ville, l’équipe a longé le Mur qui est en train d’être construit en Cisjordanie. La route est détruite, les maisons sur le côté de la route abandonnées, certaines d’entre elles criblées de balles. Cet endroit était, il n’y a pas si longtemps, un centre commercial, et son état en dit long sur celui de l’économie palestinienne.
Le dispensaire mobile a commencé à fonctionner simultanément en deux
endroits : un dispensaire généraliste au camp de réfugiés de Tulkarem, et un
dispensaire spécialisé au centre de la ville de Tulkarem.
Pour le dispensaire spécialisé, ont travaillé les docteurs Zvi Bentowitch, spécialiste de médecine interne, Reuven Viskofer, néphrologue, et Micha Eldar, cardiologue. Ils ont traité environ 55 patients.
Au dispensaire généraliste du camp de réfugiés, installé dans l’école pour enfants sourds et muets, ont travaillé 14 médecins israéliens et palestiniens, dont certains spécialistes dans differents domaines. Des médicaments et de la nourriture pour nourrissons ont également été distribués.
De nombreux patients sont venus de l’extérieur de la ville, certains des villages voisins, d’autres de Jénine ou de Naplouse, pour recevoir traitements et examens non accessibles près de chez eux. Leur voyage a été difficile, à cause des nombreux checkpoints, même si ils ont été nombreux à se déplacer en ambulances, ainsi que l’armée le demande depuis quelque temps.
Le dispensaire mobile a fermé à 16h. Les représentants du camp ont exprimé
leur satisfaction pour les actions menées, surtout dans cette période difficile.
L’équipe est sortie de Tulkarem par le checkpoint de Khirbat Jabara, un
checkpoint intérieur qui divise le village et la ville, et les sépare de villages plus au sud. La queue au checkpoint, formée de gens tentant de rentrer chez eux malgré les pluies violentes, était longue et n’avançait que lentement, un seul soldat se trouvant sur les lieux.
Sur les checkpoints intérieurs
Le village de Khirbat Jabara est situé dans une enclave entre le Mur et la Ligne verte. Les villageois dépendent totalement de Tulkarem, en particulier pour ce qui concerne les soins médicaux. Ce checkpoint est l’un des nombreux checkpoints intérieurs qui divisent la Cisjordanie, séparent les différentes enclaves les unes des autres, ce qui porte gravement atteinte à la vie des Palestiniens. Les Médecins pour les Droits de l’Homme – Israël se bat contre ces checkpoints, qui ont un effet dévastateur sur la vie des populations civiles, depuis leur création il y a environ trois ans. Cette résistance a produit récemment certains résultats, et de plus en plus de cercles en Israël en comprennent les raisons. Le chef de l’Administration civile lui-même s’est récemment prononcé de facon vigoureuse contre les checkpoints intérieurs.