Le site du Daily Star (Beyrouth)


Les lecteurs de l’International Herald Tribune ont été gâtés ce samedi avec
l’article de l’ancien président de la Knesset Avraham Burg[[
L’article en question, publié par Le Monde en date du 10 septembre sous le
titre « La révolution sioniste est morte », avait été diffusé sur notre liste
sous son titre original : « La société israélienne s’effondre, et ses leaders
gardent le silence »
consultable sur notre site : [->https://www.lapaixmaintenant.org/article513] ]]. Le député
travailliste a publié une analyse cinglante du dilemme auquel est confronté l’Etat juif, et des réactions mal inspirées du gouvernement Sharon, qui déclare être une démocratie tout en opprimant le peuple palestinien. La terrible condamnation par Burg de la politique israélienne actuelle fournit la preuve bienvenue de ce que le Daily Star a affirmé en plusieurs occasions : il est idiot de la part des Arabes et de leurs gouvernements de percevoir Israël comme un bloc monolithique, car de nombreux citoyens et hommes politiques israéliens constituent des partenaires potentiels dans la recherche d’une paix juste et totale.

L’article de Burg ne vient pas de nulle part. Burg a derrière lui une histoire déjà longue de prises de position pour désamorcer le conflit israélo-arabe, et de travail acharné pour bâtir une confiance mutuelle. Mais lui, et ceux qui pensent comme lui des deux côtés, ne peuvent rien faire seuls. C’est pourquoi il serait intéressant de savoir combien de décisionnaires arabes et américains ont eu la chance de lire ce texte. Il serait encore plus intéressant de savoir s’ils comprennent la chance que cela représente, et s’ils sont déterminés à la saisir, pour le salut des peuples concernés.

Les Arabes feraient bien de reconnaître et d’adopter eux-mêmes les sentiments exprimés dans l’article de Burg, et de redonner vie au plan de paix promulgué lors du sommet de Beyrouth en mars 2002. Le fait que les hostilités se poursuivent dans les territoires occupés n’est pas une raison pour ne pas agir. Au contraire, il ne fait qu’accroître la responsabilité morale et diplomatique de tous les dirigeants arabes, qui doivent mettre fin à ce qui est devenu une crise quasi permanente. Et ne nous y trompons pas. L’initiative de paix arabe n’en aura que plus de force si elle est adoptée de facon enthousiaste par des acteurs-clés, comme la Syrie et l’Arabie Saoudite.

Washington a lui aussi beaucoup à apprendre de la condamnation par Burg de
l’odieuse politique israélienne, défendue par des diplomates américains et
financée par les contribuables américains. Les constants assauts d’Israël contre le processus de paix ne diminueront pas, à moins que, et jusqu’à ce que, la Maison Blanche trouve le courage et la sagesse de sauver son allié de ses actions irréfléchies. L’idée que « soutenir Israël » revient à soutenir une attitude belliqueuse (et au final, auto-destructrice) est dangereuse, et les gens comme Burg attendent le jour où l’Amérique deviendra une source de conseils productifs pour tous les Israéliens, au lieu de chanter sans réfléchir les louanges du Likoud.

La mission de Burg a souvent été solitaire, et pourtant, il ne montre aucun
signe de découragement dans sa recherche de la paix. Il mérite de savoir que
des gens raisonnables dans les capitales arabes partagent son désir d’un
accord sincère, qui permettrait aux Arabes et aux Israéliens de mettre fin à
ce conflit d’une façon qui leur permettrait de commencer à restaurer leur
dignité. Il merite aussi de savoir que le bienfaiteur le plus important de
son pays est davantage qu’un fournisseur d’argent et d’armes. De véritables
amis protègent mutuellement leurs intérêts, et refusent la flagornerie quand
de dures vérités doivent être dites.

(diffusé en anglais par Common Ground News Service)