Il y avait environ 350 personnes au Dejazet. Des trublions de l’extreme droite juive ont tente de perturber la reunion. Certains se sont introduits a l’interieur de la salle, mais ont ete evacues par le service d’ordre, sans incident. A l’exterieur, ils ont insulte les gens qui entraient. La police a du intervenir. La reunion s’est deroulee sans plus de probleme.

(L’intervention du professeur Georges Hansel , sur « Halakha, politique et
territoires », est consultable à : [->https://www.lapaixmaintenant.org/article295]

Intervention de Dan Bitan, membre du comite executif de Shalom Akhshav :

Nous nous trouvons a la veille d’elections ou la question posee est de savoir quel type de mandat va recevoir Sharon si, comme le prevoient les sondages, il est reelu comme Premier Ministre. Quelle sera sa majorite ? Le debat au centre de la campagne electorale n’est pas nouveau. Il a commence en 1922. Il oppose deux conceptions du sionisme :

 Un sionisme de partage et de compromis, minimaliste, qui reconnait les
droits du peuple palestinien a cette terre et celle de la minorite arabe en
Israel. C’est ce sionisme qui a prevalu en 1948 par l’acceptation du partage
par Ben Gourion.

 Un sionisme maximaliste, suicidaire parce que, compte tenu de l’evolution
demographique, les juifs seront minoritaires d’ici une dizaine d1annees dans
le territoire que nous appelons Eretz Israel

Shalom Akhshav n’est pas un parti politique et n’a pas l’objectif de le devenir. Il y a en son sein un certain nombre de personnalites qui sont des deputes de la Knesset ou qui aspirent a le devenir en etant eligibles sur les listes des partis qui sont proches des positions de Shalom Akhshav. La position du mouvement est de soutenir tous les partis qui defendront les principes des negociations de Taba :

 Retour aux frontieres de 1967, avec eventuellement des arrangements
mineurs consentis et reciproques, sur la base de 1 pour 1. Ce qui signifie
que pour tout kilometre carre se trouvant au-dela de la ligne verte que les
Israeliens conserveraient dans le cadre d’un accord, les Palestiniens
recevraient un autre kilometre carre situe dans une autre region a l’ouest
de la ligne verte.

 Demantelement des colonies pour les parties des territoires qui seront
rendues aux Palestiniens

 Partage de la souverainete de Jerusalem qui resterait une ville ouverte

 Abandon par les Palestiniens de la revendication au droit du retour a
l’interieur des frontieres de 1967 avec la reconnaissance par Israel d’une part de responsabilite dans la creation du probleme palestinien et la mise en place des compensations pour aider a une solution definitive de la question des refugies. Celle-ci devrait se faire sur la base des propositions de Clinton (integration dans les pays ou ils sont ou dans un autre pays, retour dans le futur Etat palestinien et pour une minorite d’entre eux integration en Israel dans le cadre du regroupement des familles).

Intervention de Dror Etkes, responsable de l’Observatoire des colonies mis en place par Shalom Akhshav pour surveiller le developpement de la colonisation dans les territoires.

Depuis 35 ans, la principale action israelienne collective fut le transport de Juifs en Cisjordanie ; nul autre projet n’a mobilise autant d’efforts et de ressources humaines ou economiques – et ce dans le but d’eviter tout compromis possible sur les Territoires.

Un dilemme en est la consequence au plan de l’ideal sioniste, tel que
l’entendait l’ecrasante majorite du mouvement sioniste : l’etablissement
d’un Etat juif et democratique. Cet objectif s’est accompli en 1948 sur 70%
de la Palestine, dans les frontieres delimitees par la ligne d’armistice, dite Ligne verte. Les attentes de fractions minoritaires qui revaient d’un Etat s’etendant sur les deux rives du Jourdain, ont ete decues. Dix-neuf ans plus tard, en 1967, le dilemme s’est rouvert avec la conquete des Territoires et de leurs habitants. Nous avons le choix entre vivre

 dans un Etat juif non democratique ;

 dans un Etat democratique non juif ;

 dans un Etat juif et democratique
La premiere solution implique une forme d’apartheid ; la seconde un Etat
binational ; la troisieme, de se retirer de la bande de Gaza et de la
Cisjordanie.

Quelle est la situation actuelle (hors Jerusalem) ?
145 implantations et 200 000 colons pour 3 millions de Palestiniens en
Cisjordanie ; 7 000 colons et un million de Palestiniens a Gaza. 60% de la
Cisjordanie sont actuellement sous le contrôle politique et militaire
d’Israel.

Durant la derniere decennie, la carte de la region a beaucoup change :

 le nombre des colons a double pendant les huit dernieres annees ; des routes de contournement ont ete construites pour entourer les implantations et les relier a Israel ;

 une centaine de nouveaux avant-postes ont ete construits par les colons avec le soutien plus ou moins actif de l’armee. Les accords d’Oslo interdisaient de creer de nouvelles implantations. Sans agir lui-meme, l’Etat a laisse faire les colons ;

 tel qu’il se dessine sur la carte, l’Etat palestinien a venir serait constitue de pôles disjoints tandis que les Palestiniens attendent la creation de cet Etat independant prevu par des accords implicites a leurs yeux toujours actuels.

Avant l’Intifada, la frustration montait dans tous les secteurs, menant a cette deflagration. Mais jusqu’a ce moment-la, la majorite des Israeliens n’ont guere compris la situation, et la responsabilite en revient pour une part a leurs medias, qui ne leur ont generalement pas fait connaitre les realites de la colonisation.

La population juive de Cisjordanie se compose de trois categories :

 50% d’Israeliens qui se sont installes lentement depuis les annees 80 dans
le but de poursuivre leur ideal personnel : l’amelioration de leur niveau de vie – presentee par le gouvernement depuis la fin des annees 60 comme aisee a obtenir par ce moyen. Certains d’entre eux se retrouvent aujourd’hui dans des regions tres dangereuses ;

 25% d’ultra-orthodoxes : des familles nombreuses et tres pauvres, constamment en quete de solutions a leur problemes de logement ;

 25% representant une categorie a la fois religieuse et nationaliste.

Depuis 11 ans, les sondages d’opinion, que l1observatoire de la colonisation
mis en place par Shalom Akhshav a menes, montrent des divergences au sein de
cette population, notamment sur deux questions :

 les reactions a d’eventuelles propositions d’indemnites de relogement a
l’interieur de la Ligne verte ;

 les reactions a une eventuelle decision gouvernementale de retrait des
Territoires.

Cette ambivalence reflete les differences d’attachement a la « judaïsation » de ces lieux a tout prix :

 aujourd’hui, 70% des colons n’ont pas l’ideologie pour argument principal

 sans s’identifier pour autant a Shalom Akhshav. Il s’agit d’une population assez detachee du probleme, et prete a accepter une decision democratique.

 restent cependant 30% des colons qui manifesteraient contre une telle decision, dont 5% qui prendraient les armes s’il le faut…

Alors que le plus grand risque pour l’existence meme d’Israel ne vient pas de dangers exterieurs, non pas qu’il n’y en ait pas, mais d’un etat d’esprit menant a un apartheid avec lequel beaucoup d’Israeliens ne pourraient vivre. De nombreux elements restent encore ignores d’eux. En leur procurant des donnees sur la situation sur le terrain et son evolution, Shalom Akhshav se met ainsi au service du public israelien. Comment trouvons-nous ces informations?

 en allant sur place voir ce qui a ete construit, par qui, etc.

 en survolant les territoires pour mesurer les evolutions.

Ce travail est risque, car les Palestiniens nous prennent pour des colons,
tandis que ces derniers savent parfaitement qui nous sommes – ce qui peut se
reveler tres dangereux dans les regions ou se regroupent les plus extremistes. Mais il nous permet de determiner les tendances a long terme, d’anticiper ce que programment le gouvernement ou les colons.

Que planifient-ils ? A en croire ce que nous voyons se dessiner sur la carte, les colonies s’installent le long des grands axes de circulation entre villes palestiniennes, mettant en place une continuite territoriale israelienne qui rend toute vie de proximite palestinienne impossible et empeche de fait la creation d’un Etat palestinien.

Comment voyons-nous l’avenir ?

Cela fait 30 ans que Shalom Akhshav marche sur un fil. La violence opposee par les Palestiniens est de plus en plus dure et il est difficile, alors que l’on montre des attentats toutes les semaines, d’amener les Israeliens a vouloir construire une solution, de leur expliquer que les derniers avant-postes construits pres de Naplouse sont pour quelque chose dans la misere et les difficultes qui contribuent a cette violence. La dynamique actuelle est malheureusement celle de l’extremisme. Mais le vrai defi n’est pas de l’abolir de part et d’autre, il est de montrer aux Israeliens qu’il joue contre leurs interets et est la cause de leurs souffrances – car le pas le plus grand devra etre fait par la societe la plus forte, a savoir Israel.

Reponses aux questions de la salle :

Abba Eban disait : « Israel n’a pas de politique exterieure, seulement une politique interieure ». Aujourd’hui, Israel n’a meme plus de politique interieure, presque rien n’est plus planifie a long terme. Or, nous ne pourrons pas resoudre le probleme des Territoires sans prendre le plus grand compte des differences sociales qui sont le lot d’Israel, et qui vont s’aggravant. Face a la crise economique et a l’effondrement du reseau social de la societe israelienne, l’Etat providence s’epanouit en Cisjordanie. La vie y est meilleure, et aller s’y installer n’a rien d’irrationnel. Inverser cet etat de choses est la premiere des priorites.
Le developpement de la colonisation a ete la resultante du vide de la vie
politique. Beaucoup d1appareils de l’Etat sont impliques. L’administration
civile dans les territoires est le bras civil de l’armee. Elle s’occupe de plus en plus aussi des colons. La loi israelienne s’applique aux colons. Il est tres difficile de connaitre les sommes qui sont investies dans les territoires. Elles sont reparties dans les differents budgets generaux de l’Etat. Au sein de l’Agence Juive, le departement des implantations a pour objectif de faciliter l’installation des juifs dans les territoires.

Le plan Allon (du nom du ministre travailliste qui avait encourage la colonisation de la vallee du Jourdain dans les annees 70) avait pour but de maintenir cette region sous le contrôle israelien pour des questions de securite. Begin a fait la paix avec l’Egypte pour avoir le temps de coloniser l’interieur de la Cisjordanie. Shalom Akhshav preconise le demantelement de toutes les colonies, sauf celles qui resteraient en Israel dans le cadre d’un accord et d’un echange de territoires. Si les juifs vivant aujourd1hui a Hebron veulent devenir residents du futur Etat
palestinien, ils le pourront. Mais ce n’est pas leur objectif. Ils veulent la guerre.

On constate un rapprochement entre les ultra orthodoxes (pour lesquels la
redemption ne pouvait venir que par une intervention divine) et les nationalistes religieux.

La colonisation reste selon nous un obstacle reversible.

Cette soiree, et les questionnements qui nous animent, avaient ete introduits par Marc Lefevre, membre du bureau des Amis de Shalom Akhshav en France, dont nous diffusons ici l’intervention :

LES PERSPECTIVES DE NOTRE ACTION

Pour certains dentre nous, cela va faire maintenant plus de 35 ans que nous nous battons pour dire et convaincre que les territoires dont Israel a herite en 1967, apres une guerre qu’elle n’avait ni souhaitee ni provoquee, ne sont pas un miracle ou un cadeau divin, mais qu’ils pourraient se reveler etre un piege. Avec ce qui n’etait au debut qu’une minorite de partis, de groupes et de personnalites eclaires, nous n’avons pas cesse d’alerter sur les dangers de la tentation.
Mais nous n’avons pas ete entendus. Dans l’euphorie et le soulagement qui ont suivi la victoire de 1967, on voulait croire qu’une paix pourrait etre imposee aux Etats arabes voisins, sans prendre en compte le fait national palestinien. On a voulu nous faire croire que ces territoires pourraient etre une monnaie d’echange pour la paix, tout en commençant a creer des faits accomplis, par le biais des colonies de peuplement.
Pendant ce temps-la, l’image d’Israel puissance occupante et opprimante
commençait a remplacer celle du jeune Etat brave et courageux, emergeant de la Shoah pour batir le nouvel avenir du peuple juif. Pendant ce temps-la, les illusions d’une puissance territoriale commençaient a remplacer les projets de solidarite et de justice pour un peuple juif qui voulait de nouveau etre maitre de son histoire.

Depuis 35 ans, tout a ete dit et sera encore redit ce soir, a la lumiere de l’actualite et de son flux continu de nouvelles toujours plus dramatiques et preoccupantes, sur les degradations de la democratie, sur les dangers demographiques, sur le fait que la continuation de cette occupation arrange les interets de ceux qui tablent sur la destruction a terme de l’Etat d’Israel, sinon de l’exterieur, au moins de l’interieur.
Alors, si nous disons la meme chose depuis 35 ans, est-ce parce que nous
n’avons pas reussi a convaincre ? Est-ce parce que nous avons tort ? Est-ce parce que les ennemis d’Israel s’arrangent toujours pour donner des arguments aux sceptiques, aux prudents, et confortent les colons irreductibles dans leur vision apocalyptiques et archaiques ?
Un archaisme contre un autre. Aveuglement contre aveuglement, illusion contre illusion, haine et fanatisme contre fanatisme et mepris, ressentiment contre peur.
Oui, nous vivons tout cela depuis 35 ans. Alors ?
Decouragement ? Toujours un espoir ? Je dirai plutot une necessite.

La necessite de toujours dire et convaincre de ce qui est pour nous une evidence. On ne batit pas sa justice sur une injustice frappant l’autre. C’est moralement inacceptable, et de plus politiquement impossible. Et un peuple opprime, comme le sont les Palestiniens, ne pourra pas non plus construire son avenir sur le meurtre, en se faisant chaque fois plus l’otage du pire des fanatismes au detriment d’une vision realiste et pragmatique de ce qui peut etre atteint. Cest ce que Abou Mazen reconnait aujourdhui. Ben Gourion avait su limposer en son temps a ses propres extremistes. Mohammed Dahlan, ancien chef de la securite a Gaza, se prend aujourdhui a appeler de ses voeux l’emergence d’un Ben Gourionpalestinien qui n’existe pas encore.
Aujourdhui, au-dela de tous les avis et expressions d’opinions aussi brillantes et percutantes soient-elles, c’est la seule question qui merite d’etre posee :
Non pas qui a tort ou qui a raison, mais comment s’en sortir, comment aider les deux peuples a creer les conditions politiques d’une solution equitable.

Et cette question se pose aussi a nous en France, a nous Juifs et non-Juifs, qui portons Israel dans notre coeur. Pour qui Israel est un besoin, une necessite humaine, philosophique et morale. Pour qui la souffrance et l’injustice qui regnent dans cette region est aussi notre souffrance. Que devons-nous faire pour nous faire entendre et pour contribuer a eviter la catastrophe ?
Nous posons cette question ici. Nous, place de la Republique en France, alors qu’eux sont a Ramallah et Tel-Aviv, a Djenine et Shlomit. De quel droit parlons-nous? Pourquoi nous arrogeons-nous le droit d’intervenir dans ce conflit?

Tout d’abord, comme je l’ai deja dit, par empathie, par solidarite. Parce que, juif ou non juif, Israel est pour nous une vision, un espoir, et que nous voulons aider a ce qu’il reste une reference, dans une vision messianique et prophetique qui peut etre profondement laique autant que religieuse.

Les peuples de la region, israelien et palestinien, attendent des solidarites. Si notre soutien a l’independance et a la liberte est inconditionnel, il n’est pas inconditionnel a l’egard des politiques menees. Ceci, nous devons le dire haut et fort, en etant capables de l’expliquer a ceux qui ont peur et qui souffrent des deux cotes. On est exigeant avec nous ? Alors c’est respecter l’autre, que d’avoir nous
aussi le droit d’exiger et d’attendre. Un soutien libre a plus de valeur et d’utilite qu’un soutien aveugle et inconditionnel. Condamner de façon unilaterale, ou soutenir tout, meme l’injustifiable, n’aide pas ceux sur le terrain qui cherchent une vraie solution. Ces deux attitudes renforcent au contraire les manipulateurs et les irredentistes.

Aujourdhui, ou l’on parle beaucoup de mondialisation et de globalisation, ce conflit est aussi notre conflit : les visions qui s’affrontent la-bas trouvent leur transcription ici, ou nous vivons. Ici aussi les fanatismes, les parti pris et les prejuges plus ou moins insidieux attaquent la Raison et la veritable attitude democratique.
Nous sommes agresses quotidiennement : au mieux c’est un commentaire a la radio, un article dans Le Monde, ou un delire sur le repondeur telephonique de Daniel Mermet accompagne de son ton satisfait. Au pire, et surtout si l’on porte kippa, ce sont les agressions physiques. Si nos enfants sont a l’ecole publique, ce peuvent etre les agressions verbales, les prejuges antisemites qui se donnent libre cours, qu’ils soient ethnico-religieux ou venant d’une Gauche donneuse de leçons, et qui cherche sa bonne conscience dans un nouveau bouc emissaire et une nouvelle vision redemptrice et salvatrice.
Dans la France, dans le monde occidental d’aujourdhui, ceux qui savent qu’il ny a pas de reponse simple a des problemes complexes se sentent isoles et menaces : Quand ils defilent dans la rue contre Le Pen, ils se disent que leur
voisin dans la manifestation descendra peut-etre demain defendre Saddam
Hussein, avec une pancarte Israel = Nazi.
Certains d’entre nous ont vote Jospin pour se dire que finalement les synagogues sont peut-etre mieux defendues par Sarkozy. Tous nos reperes s’effondrent. Des intellectuels qui sont clairement sur nos positions sont presentes comme les nouveaux reactionnaires. Alors, qui sont les progressistes ? Ceux qui trouvent toujours excuses et justifications au terrorisme ?

En fait, nous nous rendons compte par les actions que nous menons, par les gens qui nous appellent, que les discours ambiants, que le bruit mediatique et l’air du temps ne satisfont pas tout le monde. Que partout, dans les communautes juives, dans les associations chretiennes, parmi les jeunes d’origine arabe qui nous contactent, parmi les militants des syndicats et des partis politiques qui nous sollicitent, il y a une insatisfaction et une attente d’un autre discours et d’autres propositions. Parce qu’ils sont troubles et insatisfaits de ce qu’ils
entendent. Ils nous demandent de venir pour nous ecouter et dialoguer et
cela nous encourage a continuer. Il fallait commencer cette soiree en le rappelant.

Permettez-moi de conclure en ajoutant ceci :
Si nous sommes ici, c’est que nous avons fait le choix de vivre dans la Republique française. Au sein de cette Republique, nous avons decide de faire connaitre et de soutenir les actions des forces du camp de la paix en Israel et en Palestine, qui se battent pour la seule solution, celle du realisme et du compromis. Ce camp a besoin de notre soutien pour continuer son combat. Leurs militants nous le disent, nos actions peuvent les aider, ils vous l’expliqueront mieux que moi. Mais en agissant comme nous agissons, nous nous aidons nous-memes a pouvoir
continuer a vivre la ou nous sommes. Il faut en etre conscient.
En faisant ce que nous faisons, nous portons aussi un message pour la societe française en devenir. En ayant choisi de porter le fardeau de ce lourd conflit symbolique, nous le transportons en France pour combattre ici les jugements sommaires, les risques des replis identitaires et communautaristes. Il ne doit pas y avoir de guerres par procuration qui menaceraient notre democratie.
Nous devons dire que le role de la France dans le conflit, si role il doit y avoir, n’est pas de faire des ronds de jambes diplomatiques, mais si possible de porter devant les peuples de la region l’exemple d’une democratie ou le religieux et le spirituel sont a leur place, a cote du politique mais non pour le remplacer ou le supplanter. Cest porter l’exemple d’un modele de laicite assumee, ou les aspirations identitaires peuvent s’exprimer librement dans le respect des autres et
l’unite de la Republique.
C’est aussi dans ces perspectives que nous inscrivons notre action.