Comme souvent au Moyen-Orient, l’actualité va plus vite que notre capacité de l’analyser. Alors que nous sommes encore en train de nous demander si le fragile cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah va durer, la dictature de la famille Al-Assad, en place en Syrie depuis 50 ans, s’est écroulée en quelques jours. Pendant que sur les plateaux de télévision, les commentateurs se succèdent pour essayer de comprendre la nature de cette coalition de rebelles qui accèdent au pouvoir en Syrie, Israël, profitant du chaos, a étendu sa présence dans la zone tampon séparant les deux armées depuis la guerre de Kippour en 1973. L’armée israélienne a, de plus, déjà effectué plusieurs centaines de frappes sur les principaux sites militaires syriens, les stocks d’armes, les bases aériennes, les systèmes de défense antiaérien et même sur des navires pour éviter qu’ils ne tombent entre les mains des nouveaux dirigeants syriens.
Parallèlement, la Russie a commencé à évacuer ses troupes et démanteler certaines de ses installations militaires, en attendant de voir l’orientation du nouveau régime, espérant qu’il lui permettra de conserver la base navale de Tartous et la base aérienne de Hmeimim qui lui sont indispensables pour assurer son expansion militaire en Afrique.
La déflagration en cours dans la région, suite à la guerre initiée par le Hamas et le Hezbollah le 7 octobre, n’a donc pas fini de produire ses effets. Les principaux perdants de la chute de Bachar sont incontestablement ses alliés, la Russie et l’Iran. Combien de temps faudra-t-il pour qu’un nouvel équilibre régional s’instaure? Et quel sera-t-il? Il est certain que l’affaiblissement de « l’axe de la résistance » chiite favorise le renforcement de l’alliance entre les pays sunnites pro-occidentaux et Israël. Mais celle-ci ne pourra se faire qu’à la condition qu’il y ait d’abord un cessez-le-feu à Gaza aussi et qu’enfin, et surtout, soit donnée une perspective politique aux Palestiniens d’obtenir leur État.
« Israël Sortir de l’impasse » était le titre du colloque que nous avons organisé le 7 décembre à Paris. La salle de la mairie du 11ème arrondissement à Paris était pleine et nous avons pu diffuser en direct sur la chaîne JCallTv sur YouTube les quatre sessions de travail. En attendant que le montage des enregistrements soit achevé, vous pouvez voir d’ores et déjà les deux sessions du colloque, celle du matin et celle de l’après-midi sur notre site.
Nos invités nous ont fait part de leurs analyses sur les menaces extérieures et intérieures à la société israélienne existantes aujourd’hui et sur l’impact du conflit sur la situation des Juifs dans le monde. Nous avons voulu aussi montrer les lueurs d’espoir présentes, à la fois en Israël et en diaspora, avec les témoignages de dirigeants politiques israéliens et d’acteurs de la société civile.
S’il y a un message à retenir de ce colloque, c’est l’appel fait aux Juifs en diaspora d’être vigilants sur l’évolution des choix politiques du gouvernement en place à Jérusalem. Si celui-ci continue son projet de démanteler, loi après loi, tous les fondements de la démocratie israélienne pour la transformer en une simple démocratie électorale illibérale, il met en danger la pérennité de l’État. On risque d’assister alors à un affaiblissement des relations diplomatiques avec les pays occidentaux qui, malgré l’occupation, continuent de le soutenir et, sans doute, à une remise en cause des accords avec l’Union Européenne.
Pour ceux d’entre vous qui se sentent concernés par l’avenir du projet sioniste, il y a une façon concrète de participer au débat qui divise aujourd’hui la société israélienne. C’est de prendre part aux élections au congrès sioniste qui se dérouleront en 2025. Plusieurs listes se présentent aux élections en France.
Nous proposons, à ceux qui le souhaitent, d’assister à une vidéo conférence le 16 décembre à 20h* au cours de laquelle seront explicités les modalités pour participer au vote et le programme de la liste Sionisme démocratique qui défend les positions que nous partageons.
Ilan Rozenkier, président de la Paix Maintenant
David Chemla, secrétaire général de JCall
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