Depuis deux ans, la violence palestinienne a coute aux Palestiniens tout ce
qu’ils avaient acquis jusque la, et doit s’arreter immediatement avant de
causer des degats encore plus importants, a dit Abou Mazen (Mahmoud Abbas),
chef du comite executif de l’OLP lors d’une conference a Gaza, lundi
dernier.
Mais ses remarques ont provoque la colere de ses auditeurs. Il y avait parmi
eux des membres importants du Fatah, le parti de Yasser Arafat, dont
certains impliques dans l’aile militaire du Fatah, des dirigeants des
« Comites populaires », l’un des mouvements les plus extremistes de Gaza, et
des representants des camps de refugies de Gaza.
Si l’on en croit une retranscription de la conference, publiee in extenso
dans l’edition d’hier du quotidien de Londres en langue arabe Al-Hayat, Abou
Mazen, qui etait il y a peu considere comme un pretendant serieux a la
succession d’Arafat, a dit : « ce qui s’est passe depuis deux ans, comme on
peut le voir aujourd’hui, c’est la destruction totale de tout ce que nous
avions construit jusqu’a present. Nous vivons sous le seuil de pauvrete a
Gaza et en Cisjordanie, et notre nation subit un desastre economique, la
faim et la souffrance. Et la cause en est que beaucoup ont repondu aux
provocations israeliennes et que l’intifada s’est ecartee de sa voie
naturelle. »
Ceux qui ont commence a utiliser les fusils, accuse-t-il, ont transforme
l’intifada en une « campagne militaire », et non « une revolte populaire qui
exprimait la colere du peuple a laquelle personne n’aurait pu s’opposer et
contre laquelle personne n’aurait pu employer la methode de destruction
utilisee aujourd’hui.
« Comme vous pouvez le voir, toutes les villes de Cisjordanie subissent tous
les jours des operations de destruction, a cause de l’exploitation par
Israel (de la violence palestinienne). »
Il s’en est pris specifiquement au FPLP pour avoir revendique publiquement
la responsabilite du meurtre du ministre Rehavam Zeevi, disant que cela
avait cause le siege par Israel du QG d’Arafat a Ramallah au printemps
dernier.
Abou Mazen a appele a mettre fin immediatement a la violence, car « les gens
ne peuvent plus supporter de vivre dans ces conditions ». Et Gaza, dit-il,
etait l’endroit le plus logique pour entamer cette campagne. « J’appelle les
Palestiniens a dire ‘assez’, de facon claire et determinee, parce que, si
nous nous arretons, nous pouvons empecher une invasion de Gaza par Israel »,
a-t-il dit.
Les Palestiniens auraient du mener des negociations avec Ariel Sharon, car,
selon lui, Sharon, par son manque de volonte d’aboutir a un compromis,
aurait retourne contre lui une majorite d’Israeliens.
Il a note que lorsque Sharon a ete elu Premier ministre, de nombreux
Palestiniens predisaient que son incapacite a restaurer la securite en
Israel pousserait les Israeliens a le chasser de son poste.
Au lieu de cela, « Sharon n’est pas tombe, parce que l’intifada s’est ecartee
de sa juste voie. Et je pense que Sharon est actuellement le leader le plus
important que le mouvement sioniste ait eu depuis (Theodor) Hertzl qui, lui,
ne joiuissait pas du soutien d’un soutien de 80% que connait Sharon. »
Abou Mazen a aussi critique les Arabes israeliens pour s’etre engages dans
des emeutes sur une grande echelle, quand l’intifada a eclate, disant que
cela avait entraine Israel a les considerer comme deloyaux envers l’Etat.
A cause de cela, dit-il, il va maintenant etre beaucoup plus difficile de
faire accepter par Israel de laisser des refugies palestiniens revenir sur
ses frontieres.