L’autopsie pratiquée à l’institut palestinien de médecine légale par un groupe de médecins légistes tri-partite (palestinien, israélien et jordanien), si elle n’a pu trouver sur le corps Ziyad Abou Eïn d’hématomes consécutifs aux coups de casque ou de crosse évoqués par des témoins, a relevé des traces sur son cou. Celles-ci viennent corroborer, avec une photographie de l’altercation montrée par le président Ma’hmoud Abbas, d’autres témoignages. On y voit un homme en uniforme de Tsa’hal saisir le ministre palestinien à la gorge…

Que le malaise survenu en ces instants, suivi de l’arrêt cardiaque que l’on sait, soit au moins autant la conséquence de ces brutalités que du mauvais état des artères de Zyiad Abu Eïn est à considérer… Ce que le gouvernement israélien se refuse à faire ! Circonstance aggravante, l’homme en question ne serait même pas l’un des soldats chargé de maintenir un ordre nullement menacé, mais le chauffeur d’une jeep militaire frappé d’un soudain esprit d’initiative, ou d’un accès de fureur personnelle.

En clair, dans les Territoires tout est possible puisque rien n’est jamais sanctionné, à en juger par les dénégations israéliennes quant à certaines des causes de la mort d’un Palestinien plus connu que d’autres venu, rappelons-le, planter un olivier face à un avant-poste illégal. [T.A.]


Après la mort de Ziyad Abu Eïn, ministre en charge du «dossier de la colonisation» au sein de l’Autorité palestinienne, et décédé après avoir été frappé au torse par un soldat lors d’une marche de protestation dans le village de Turmus Ayya, près de Ramallah, ‘Hagit Ofran, l’une des responsables de Shalom Akhshav, a publié sur sa page Facebook:

«Un ministre de l’Autorité palestinienne a été tué il y a peu lors d’une manifestation près de Ramallah à proximité de l’implantation de Adei Ad. Sa mort serait due à un coup de casque [1] de la part d’un soldat israélien.

Pratiquement chaque semaine il y a des heurts avec les colons qui s’en prennent aux personnes et aux biens. La police et l’armée ne font pratiquement rien pour empêcher ces violences. Ce matin, lorsque les Palestiniens sont venus protester contre la prise de contrôle violente des colons et planter des oliviers sur leurs terres, ils étaient attendus par l’armée qui s’est comportée avec violence – ce qui a provoqué la mort du ministre.

Notons que, selon les témoins, la manifestation, où nulle pierre ne fut jetée, n’était pas violente [2].

Espérons que le gouvernement, l’armée et les politiciens tireront les enseignements de cet événement tragique, qu’ils infléchiront leur politique à l’égard des colons et de leur violence, et feront enfin appliquer la loi… menant en cette occasion leur enquête à son terme.

Les habitants palestiniens ont demandé, en même temps que l’association Yesh Din / Il y a une justice, l’évacuation de l’implantation…»

NOTES

[1] Coup de casque ou de crosse, dans la confusion de l’instant les versions des témoins divergent, et l’on attend pour en savoir plus les conclusions de l’autopsie (voir actualisation en chapô de cet article).

[2] Sauf à considérer les oliviers plantés comme menaçant l’intégrité physique des soldats… On croit rêver!

3] L’association de défense des droits humains et, pour être plus précise, de ceux des Palestiniens spoliés par les colons, a choisi pour ce faire et comme son nom l’indique (“Il y a une justice”] la voie des recours juridiques devant la Cour suprême. Pour en savoir plus, on peut se référer sur notre site à l’article suivant : [

* Toutes les notes sont de la rédaction.