Shanna ORLIK : “La plupart des leaders politiques ne répondent aux questions des électeurs israéliens concernant la crise sociale.

Dans le cadre des Chroniques pour la paix, émission bimensuelle sur Radio Shalom parrainée par La Paix Maintenant et JCall, Paul Ouzi MEYERSON s’entretient avec Shanna ORLIK sur ce qu’on peut attendre des prochaines élections en Israël.

Shanna ORLIK est actuellement conseillère en charge des affaires de la société arabe auprès de Yaïr Golan, vice-ministre de l’Économie. Auparavant, elle a été chef de projets pour la jeunesse à l’Organisation Sioniste Mondiale. Membre du Parti Meretz,  elle est candidate aux élections sur cette liste.


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Shanna Orlik constate que les problèmes sociaux et économiques sont au cœur des préoccupations des Israéliens. Le coût de la vie, le logement, la santé, les salaires, autant de questions auxquelles la plupart de leurs leaders politiques ne répondent pas sauf ceux « de gauche », Parti Travailliste et Meretz. Cependant, »ces problématiques sont écrasées par l’omniprésence des débats autour de Netanyahou, de ses démêlés avec la justice et des procès qui le concernent”. Aujourd’hui, comme lors des dernières élections, le débat politique se focalise entre le camp “pro-Bibi” et le camp “anti-Bibi”. Les premiers regroupent la droite nationaliste, l’extrême-droite religieuse et l’ensemble des partis orthodoxes ; les seconds rassemblent la gauche, le centre et la droite-nationale libérale. En terme d’équilibre politique, les sondages montrent qu’aucun de ces camps ne l’emporte, aucun n’est capable de décrocher une majorité à la Knesset (61 députés). “Tout le monde craint un sixième tour, ce qui serait une catastrophe”, souligne Shanna Orlik.
L’éclatement de la Liste arabe unifiée dont les groupes constitutifs se présentent en ordre dispersé aux élections, alors que rassemblés ils avaient réussit à obtenir 15 députés à la Knesset lors de la dernière consultation, rend difficile les pronostics sur le poids des électeurs arabes quant à la constitution d’un gouvernement au prochain scrutin”, relève S. Orlik. Selon elle, même le Ra’am dirigé par Mansour Abbas, qui avait soutenu la coalition actuelle et obtenu plusieurs avancées concrètes, notamment en faveur des Bédouins, ne s’est pas exprimé clairement sur ses intentions.

Candidate au titre du Meretz, elle ne peut que regretter que les grandes tensions sécuritaires en Cisjordanie, qui se poursuivent depuis plusieurs mois, ne soient pas en débat dans la campagne électorale. “On aborde beaucoup le péril que fait courir l’Iran à Israël ou la signature du récent traité avec le Liban sur le gaz qui est calomniée par l’extrême-droite, mais rien sur les durs affrontements dans les Territoires ou à Jérusalem. Les rapports avec les Palestiniens sont évacués des enjeux électoraux, c’est dommageable pour le pays” conclut Shanna Orlik.

Mis en ligne le 18 octobre 2022