20 août 2022
En octobre 2021, le ministre de la Défense Benny Gantz a déclaré six organisations de la société civile palestinienne travaillant en Cisjordanie comme étant des organisations terroristes. L’intention apparente était de les empêcher d’assurer la défense des droits de l’homme et de priver ces organisations bien connues de tout financement international.
Malgré les appels répétés au gouvernement israélien pour qu’il fournisse des preuves à l’appui de sa déclaration, aucun élément probant n’a été fourni.
Les enquêtes menées par plusieurs pays européens n’ont trouvé aucun fondement aux affirmations de B.Gantz. L’hypothèse était plutôt que les actions d’Israël étaient motivées par le désir de bloquer un appel à la Cour pénale internationale mettant en cause la responsabilité d’Israël dans les violations des droits de l’homme en Cisjordanie.
En outre, l’Union européenne a estimé que les allégations de mauvaise utilisation des fonds de l’UE par ces organisations de la société civile palestiniennes n’étaient pas fondées. En conséquence, elle a déclaré que « l’UE continuera à défendre le droit international et à soutenir les organisations de la société civile qui ont un rôle à jouer dans la promotion du droit international, des droits de l’homme et des valeurs démocratiques. »
Le 18 août 2022, l’armée israélienne a intensifié ses actions avec un raid surprise sur chacune de ces OSC, faisant sauter les portes, dispersant les dossiers, confisquant les documents, et laissant un avis militaire interdisant ces organisations – tout cela en l’absence de preuves pour justifier cette intrusion violente.
Cette action renvoie à d’autres escalades, telles que l’expulsion du village de Masafer Yatta, les démolitions de maisons, et la violence dirigée contre les Palestiniens par les colons en toute impunité, toutes mettant à l’épreuve l’engagement d’Israël envers les droits de l’homme et la justice pour les Palestiniens en Cisjordanie.
Nous appelons toutes les organisations qui défendent les droits de l’homme, le respect des procédures et qui sont attachées à l’intégrité du gouvernement israélien et de ses forces armées, à exiger du ministre Gantz qu’il produise immédiatement des preuves tangibles ou qu’il annule l’ordre militaire interdisant ces organisations de la société civile.
De toute urgence, nous appelons chacune de nos organisations de par le monde à faire part de leurs préoccupations au gouvernement israélien.
J-Link- comité de coordination : Kenneth Bob (Ameinu, USA); Giorgio Gomel (Jcall Europa, Italie); Barbara Landau (JSpace, Canada); Alon Liel (PWG, Israël); Pablo Lumerman (J-Amlat, Argentine); Gabriella Saven (JDI, Afrique du Sud).