Jacques BENILLOUCHE : “Ne pas laisser les extrémistes religieux s’emparer de la question de Jérusalem”
Jacques BENILLOUCHE a été créateur d’entreprises en France. Passionné d’Israël et du Moyen-Orient, il a fait son alyah en 2003 et s’est lancé immédiatement dans une activité de journaliste francophone, avec notamment en 2010, la création du site «Temps et contretemps», spécialisé dans les analyses sur l’Etat hébreu et les pays arabes.
Jacques Benillouche constate que, cette année, “les émeutes ont été contenues par les forces de l’ordre puisqu’elles ne se sont pas étendues à Gaza. Le Hamas, à l’exception d’un ou deux tirs de roquettes lancées en fait par le Djihad islamique, a vite mis de l’ordre dans la bande en neutralisant ses terroristes. Ces troubles révèlent en fait le conflit permanent entre Fatah et Hamas pour le contrôle de la Cisjordanie et l’élimination de Mahmoud Abbas du pouvoir. Les émeutes répétées du Ramadan sur le parvis d’Al Aqsa ne visent pas d’abord l’État hébreu, mais avant tout le prise de contrôle politique des Palestiniens par le Hamas”.
Jacques Benillouche se félicite que le gouvernement Bennett/Lapid ait bien géré ce nouvel épisode des émeutes du Ramadan. “Le nouvel exécutif israélien a été plus efficace que celui de Netanyahou, il a agi rapidement…D’un côté, il a montré sa fermeté en bombardant immédiatement des objectifs précis liés au Hamas à Gaza. De l’autre, il a trouvé des arrangements avec la direction islamiste de l’enclave. En effet, le Hamas, qui connaît une crise économique profonde et 50% de chômage n’a aucun intérêt à perdre les nombreux avantages offerts par le gouvernement israélien et en particulier le passage de plus de 10.000 ouvriers tous les jours qui se rendent à leur travail en Israël”.
Jacques Benillouche explique également que le gouvernement Bennett/Lapid a su “bloquer en amont les provocations de l’extrême-droite raciste nationaliste de Smootrich et Ben Gvir. Cette année, il leur a été immédiatement interdit de manifester dans la vieille ville de Jérusalem, ce qui a limité les réactions palestiniennes. Ben Gvir et ses acolytes n’ont pas réussi à créer un climat néfaste d’animosité”.
Jacques Benillouche considère que “malheureusement, la droite de Netanyahou a laissé le conflit Israélo-Palestinien se transformer en affrontement religieux. Il y a d’un côté les juifs nationalistes messianiques et de l’autre les islamistes djihadistes. Les religions doivent être absolument tenues à l’écart de la politique”.