Fin octobre 2009
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Traduction : Yoël Amar pour La Paix Maintenant
Le lobby pro-israélien et pro-paix J Street a lancé sa première convention
nationale dimanche dernier, réunissant plus de 1 500 participants dans
l’Hotel Grand Hyatt à Washington. En dépit des polémiques et des tensions
entourant cette convention, les organisateurs affirment que l’affluence a
dépassé toutes les attentes.
De nombreux militants de la paix, des politiciens, des diplomates, des
lobbyistes, des rabbins (hommes et femmes), des conseillers politiques,
des artistes, des étudiants et des journalistes remplissaient les salles.
Les participants qui quittaient les salles de tables rondes s’asseyaient
en cercle sur le sol de l’entrée, débattant avec passion de l’état des
forces de gauche en Israël et aux Etats-Unis, de religion et des nouveaux
médias.
« Nous ne pouvions être plus heureux » confirme Jeremy Ben-Ami, un
responsable de JStreet. « Le nombre de participants a dépassé de très loin
nos espérances – 148 membres du Congrès ont soutenu l’événement, 250
étudiants et journalistes de 17 pays différents sont venus. On assiste
véritablement à la naissance d’un mouvement. Cela montre qu’il existe un
espace politique ainsi qu’un désir de promouvoir une paix immédiate, plus
urgente que jamais… Notre vision de la paix est très claire : Deux Etats
sur la base des frontières de 1967 ».
« La violence peut faire des ravages, il y a des extrémistes dans les deux
camps » ajoute-t-il, « mais nous ne pouvons pas laisser les fanatiques
bloquer la réalisation d’un avenir meilleur pour les deux peuples ».
Un journaliste a demandé à Jeremy Ben-Ami comment JStreet pouvait être
pro-Israël alors que l’ambassadeur d’Israël aux Etats-Unis, Michael Oren,
a boycotté l’événement. Ben-Ami a répondu que l’ambassadeur « faisait une
grave erreur. Nous représentons une partie de la communauté juive
américaine et refuser de participer à cette conférence est une erreur
profonde, de même que son refus de débattre avec ceux qui cherchent à
promouvoir la paix. J’aurais préféré qu’il vienne, au moins pour nous
exprimer son désaccord. Nous aimons Israël et nous soutenons Israël. Mais
nous avons des interrogations sur sa politique. »
Interrogé sur le rapport Goldstone, Ben-Ami répond que « la façon dont la
communauté internationale a traité ces questions était imparfaite. Mais
cela ne signifie pas qu’Israël ne doivent pas répondre sur le fonds. »
En face de l’hôtel, Bob Kunst, du groupe de droite « Shalom
International », brandissait une pancarte où l’on pouvait lire « JStreet
Nazis ».
Meir Sheetrit, membre de la Knesset (Kadima), clame qu’il n’a aucun remord
à participer à cette conférence. « J’ai assisté à la convention de
l’AIPAC, et aujourd’hui je suis ici. Le gouvernement israélien fait une
erreur en ne venant pas. Nous participons à de nombreux types de forums où
l’on condamne Israël, même dans des pays arabes et il faudrait boycotter
une conférence pro-israélienne ? Je suis de ceux qui pensent que le
soutien de JStreet à Israël est réel et sérieux ».
Les participants vont se presser au Capitole aujourd’hui et demain pour
plus de 200 rencontres au Congrès. Ils tenteront d’expliquer aux divers
élus et conseillers du Congrès que la communauté juive américaine n’est
pas monobloc, qu’une implication active dans le processus de paix est dans
l’intérêt des Etats-Unis et d’Israël, et qu’une approche diplomatique du
problème iranien devrait être privilégiée.
Cinq familles venues de Sheikh Jarrah – une commune proche de Jérusalem –
ont une mission spéciale. « Ils sont venus pour exposer leur situation,
ils souhaitent que l’administration américaine les aide à retourner dans
leurs maisons et empêche l’expulsion de 500 autres personnes » explique
Angela Godfrey-Goldstein de l’Association Israélienne contre les
Démolitions de Maisons.
« C’est passionnant de se trouver au milieu d’une foule de jeunes gens qui
clament leur amour d’Israël et leur volonté de faire avancer le processus
de paix » affirme Colette Avital, ancienne membre travailliste de la
Knesset. « Je n’ai pas vu une telle ferveur depuis longtemps, ni en
Israël, ni aux Etats-Unis. Alors que là-bas, nous sommes marginalisés dans
tous les campus, ici, le potentiel est très important ».
L’analyste de la vie politique Jim Gerstein, explique lui que ce n’est pas
Israël qui boycotte JStreet. « Ce n’est pas un boycott d’Israël mais de
Netanyahu. Ils ont reçu des lettres du Président et de Tzipi Livni… 150
membres du Congrès soutiennent cette conférence. Si l’administration Obama
prend cela au sérieux, imaginez ce que cela signifie pour Netanyahu. »