The Times, 14 mai 2009
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www.timesonline.co.uk/tol/news/world/middle_east/article6262080.ece]
Traduction : Yoël Amar pour La Paix Maintenant
Au Moyen-Orient, les États-Unis mettent la touche finale à un plan de paix extrêmement ambitieux visant à clore 60 ans de conflits entre Israël et les États arabes, selon les termes d’Abdallah de Jordanie, qui aide au rapprochement des parties.
La nouvelle administration Obama cherche à faire accepter un accord de paix global comprenant le conflit israélo-palestinien ainsi que les contentieux territoriaux avec la Syrie et le Liban, a déclaré le roi. Un échec des négociations à ce moment crucial conduirait à une nouvelle guerre au Moyen-Orient, a encore affirmé le souverain jordanien : « Si l’on reporte encore à plus tard les négociations de paix, nous courons droit à un nouveau conflit entre Israël et les Arabes ou les musulmans dans les douze à dix-huit mois à venir.”
Les détails de ce plan ont probablement été débattus durant la série de rencontres diplomatiques de ces derniers mois, notamment lors de la rencontre entre Barack Obama et Benyamin Netanyahu, en visite à Washington. Cette initiative pourrait former l’élément central du discours extrêmement attendu d’Obama à l’adresse du monde musulman, au Caire, le 4 juin prochain. Une conférence de paix pourrait alors avoir lieu dès juillet ou août prochain. On n’a pas proposé de projet aussi ambitieux depuis 1991, quand Georges Bush père avait réuni l’ensemble des parties lors de la conférence de Madrid.
“Nous ne parlons pas d’Israéliens discutant avec des Palestiniens mais d’Israéliens discutant avec des Palestiniens, des Syriens et des Libanais”, proclame Abdallah, qui a participé à la conception de ce plan avec Barack Obama le mois dernier à Washington. Selon le roi, si Obama ne mène pas à terme ses promesses de paix, sa crédibilité s’évanouira dans l’instant.
Le gouvernement israélien a jusqu’à présent rejeté toute initiative menant à une solution à deux États, par la création d’un État palestinien aux côtés d’Israël, mais le roi a rappelé qu’il s’agit là d’une “solution à 57 États”, incluant la reconnaissance de l’État juif par les États arabes et l’ensemble du monde musulman dans le projet.
“Nous leur offrons un accueil à bras ouverts par un tiers de l’humanité, l’avenir ne se joue pas le long du Jourdain, sur le plateau du Golan ou dans le Sinaï, l’avenir se joue du Maroc à l’Indonésie, de l’Atlantique au Pacifique. C’est cela, la contrepartie.”
Pour inciter Israël à geler la construction d’implantations en Cisjordanie, étape clef de tout processus de paix, les États arabes pourraient lui proposer certains avantages, comme l’autorisation de survol de leur espace aérien accordée à la compagnie israélienne El-Al, ou la délivrance de visas à l’intention de touristes israéliens.
Benyamin Netanyahu a cependant affirmé hier en Conseil des ministres qu’il n’avait aucunement l’intention de rétrocéder le plateau du Golan, conquis sur la Syrie en 1967. Celle-ci, qui était encore accusée la semaine dernière par Washington de faire partie des États soutenant le terrorisme, représente un énorme défi. Abdallah de Jordanie, en visite à Damas, a du reste insisté sur la nécessité de mettre fin à l’isolement des Syriens.