Israel21c, 26 août 2008
Traduction : Gérard Eizenberg pour La Paix Maintenant
Cela n’en n’a pas l’air à la télévision, mais la majorité des gens de la
région, Israéliens arabes et juifs, Palestiniens, applaudissent aux efforts
de paix. Il existe des dizaines de projets qui réunissent Juifs et Arabes et
montrent le côté positif du Proche-Orient. Israël a ses internes pour la
paix, ses danseuses du ventre pour la Paix, ses blogueurs, ses musiciens et
ses dentistes pour la paix.
L’un des projets les plus récents est « Dessiner pour la Paix », fondé par le
Français Jean Plantureux, dit Plantu [[C’est Plantu qui nous a offert le dessin de la colombe qui orne notrelogo.]] . En juin dernier, des caricaturistes
venus du monde entier se sont réunis en Israël et en Cisjordanie pour quatre
expositions simultanées, à Ramallah, Bethléem, Jérusalem Est et Holon.
Ces artistes se sont rencontrés pour partager leurs points de vue sur la
manière d’utiliser le dessin afin de faciliter le dialogue pacifique entre
Israéliens et Palestiniens, et ailleurs dans la région. Il y avait également
des Turcs, des Algériens, des Egyptiens, des Japonais, des Américains et des
Français, entre autres.
Les caricaturistes choisis, comme Plantu qui travaille pour le quotidien
français Le Monde, étaient présents. Ils ont pu présenter leur travail et
participer à des master classes dont le public comprenait des diplomates.
Cette rencontre était soutenue par le Centre Peres pour la Paix en Israël.
L’un des membres fondateurs de « Dessiner pour la Paix », le caricaturiste
politique israélien Michel Kichka, s’est entretenu avec nous de l’importance
de cet événement : « Dessiner pour la Paix, ou toute autre réunion
professionnelle, offre l’occasion de se parler. Nous essayons de faire se
rencontrer des gens qui, disons, partagent une même idée de ce qu’il faut
faire avec les caricatures, ou plutôt de ce qu’il ne faut pas faire. »
Quand des caricaturistes se rencontrent, dit Kichka, d’origine belge, « on se
rend compte que rien n’est évident. Il y a encore des luttes à mener. La
démocratie n’a rien d’évident. Ni la liberté d’expression. Il faut se battre
pour elle. Même si on se veut de gauche et positif, tout ce qu’on dit en
tant que caricaturiste peut se retourner contre vous. »
/…
Quand les membres de « Dessiner pour la Paix » se réunissent, cela permet à
des gens qui, normalement, ne se rencontrent pas, de participer à des débats
ou à des groupes de travail, dit Kichka. Cette dernière réunion en Israël
n’a pas été la première fois qu’il a rencontré des caricaturistes
palestiniens et arabes.
Bien qu’il soit important pour les Israéliens et pour le monde arabe de se
rencontrer, il est tout aussi important pour les caricaturistes locaux
d’être en contact avec des Américains, des Japonais ou avec d’autres
nationalités représentées dans le groupe. Kichka : « A travers eux, nous
comprenons leur culture, leur pays, leurs préoccupations. Nous pouvons
ressentir tout ce que nous avons en commun, et combien nos combats se
ressemblent. »
Aliza Savir, vice-présidente exécutive du Centre Peres, explique que son
organisation a aidé les caricaturistes pour obtenir des visas d’entrée en
Israël et pour d’autres détails. Elle dit : « L’humanisation de l’autre côté
est essentielle dans la perspective des futures relations entre Juifs et
Arabes. »
Kichka ajoute que cette récente occasion en Israël « nous a permis de
comprendre ce que signifie le fait d’être caricaturiste dans un autre pays,
que ce soit un pays qui connaît une censure lourde ou une démocratie où des
dissidents traitent de sujets dits sensibles. Chaque caricaturiste a apporté
avec lui son expérience, et ensemble, nous avons créé quelque chose
d’unique. »