26 novembre 2007
Synthèse : Gérard Eizenberg pour La Paix Maintenant
Comme vous ne l’ignorez sans doute pas, le sommet d’Annapolis (Maryland, USA) s’ouvrira demain mardi.
Finalement, outre les délégations israélienne et palestinienne, les pays de la Ligue arabe seront représentés au niveau des ministres des affaires étrangères, y compris le Liban et la Syrie, qui a obtenu que la question du Golan soit mise à l’ordre du jour.
Les articles consacrés à ce sommet étant trop nombreux pour en choisir un, voici quelques brèves sur et autour de ce sommet (sources : Ha’aretz, Yediot, Ma’an).
1/ Manifestations
La droite israélienne a manifesté devant le Mur des Lamentations, où une prière a été organisée contre Annapolis. Le député Zvi Hendel (droite nationaliste) : « Jamais un premier ministre (Olmert) n’avait été aussi dangereux pour Israël. » Autre déclaration : « Olmert n’a jamais eu de mandat pour renoncer à ce qui appartient au peuple juif. » (Shaul Goldstein, leader du Conseil des colons du Goush Etzion).
De son côté, le Hamas a organisé à Gaza une série de manifestations contre Annapolis. Fawzi Barhoum, porte-parole du Hamas, y a déclaré que la politique d’Abbas était « dangereuse et sapait l’unité du peuple palestinien. » Ismail Haniyeh, premier ministre du gouvernement Hamas de Gaza, a été parmi les signataires d’une motion déclarant qu’Abbas « n’avait aucun mandat pour renoncer à ce qui appartient au peuple palestinien. »
Toute ressemblance entre les deux manifestations est parfaitement involontaire, évidemment.
2/ La déclaration préliminaire commune
Tout le monde sait que, en principe, une déclaration commune israélo-palestinienne devait constituer le couronnement du sommet, avant que de réelles négociations ne soient lancées. Les deux délégations, visiblement, travaillent d’arrache-pied pour y parvenir. Mais les déclarations et autres rumeurs divergent.
Du côté palestinien, Yasser Abed-Rabbo, proche conseiller d’Abbas, a affirmé aujourd’hui que l’accord sur la déclaration était « à deux doigts d’être conclu ».
Même optimisme du côté de Nabil Shaath.
En revanche, Abou Rdeneh a déclaré que « les négociateurs israéliens ne sont pas sérieux. »
Du côté israélien, silence radio.
Une rencontre de dernière minute est prévue entre Tzipi Livni, Ahmed Qoreï et Condoleeza Rice pour mettre au point cette déclaration liminaire.
3/ Israël, Annapolis et la communauté juive américaine
La communauté juive américaine, en particulier ultra-orthodoxe, s’inquiète des concessions que pourrait faire Olmert sur Jérusalem. Par ailleurs, l’AIPAC a réussi à se faire des ennemis à droite, en soutenant (mollement) Annapolis.
Olmert a déclaré qu’il appartenait à Israël, et non aux Juifs américains, de décider de son destin.
De plus, une manifestation de Juifs de gauche (y compris Americans for Peace Now) en faveur d’Annapolis est prévue devant les lieux où doit se tenir le sommet.
4/ Premières conséquences
La police israélienne est en état d’alerte maximum dans la perspective du sommet et de possibles attentats.
Olmert s’étant (peut-être ? enfin ?) décidé à geler la colonisation à la suite du sommet, les colons d’Ariel ont décidé de ne plus autoriser les ex-colons évacués de la bande de Gaza de continuer à habiter la colonie.
Un accord est intervenu entre Israël et l’Autorité palestinienne pour rouvrir deux jours par semaine 2 passages frontaliers entre Israël et la bande de Gaza.
Olmert craint la départ de Lieberman de la coalition gouvernementale au lendemain d’Annapolis. Ami Ayalon (travailliste) est en contact permanent avec les dirigeants du parti Shas pour les dissuader de faire de même.