Ha’aretz, 13 mai 2007
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Trad. : Gérard Eizenberg pour La Paix Maintenant
Dimanche, un rapport publié par deux importantes organisations israéliennes pour les droits de l’homme, indique que les Palestiniens ont abandonné plus de 1.000 logements et au moins 1.829 magasins au centre de Hebron, suite à des pressions exercées par l’armée, la police et les colons. Beaucoup l’auraient fait pendant la deuxième Intifada, à partir de septembre 2000.
L’Association pour les droits civiques en Israël (ACRI) et B’Tselem affirment qu’une « politique de séparation sur une base nationale » est en train d’être imposée à Hebron.
Dans les quartiers de la ville proches de ceux des colons, au moins 1.414 logements (soit 41,9% du nombre total de logements dans cette zone) ont été abandonnés par leurs habitants, dont 659 durant la deuxième Intifada. De plus, 76,6% des magasins ou bureaux ont été abandonnés pendant la même période, soit 1.141, dont 440 au moins ont été fermés sur ordre de l’armée.
Ce rapport, qui sera distribué à tous les députés, affirme que « le centre de Hebron est devenu une ville fantôme à cause d’une politique israélienne active », dont un traitement préférentiel offert aux colons.
De plus, il affirme que le tissu social palestinien à Hebron a été durement touché par les restrictions sévères imposées par l’armée à la circulation des habitants arabes de la ville, en particulier depuis le début de la deuxième Intifada. La politique adoptée par l’armée interdit aux Palestiniens de circuler, à pied ou en voiture, dans les rues principales. L’armée ordonne également la fermeture de magasins tenus par des Palestiniens et empêche les autorités locales d’appliquer la loi à l’encontre de colons qui utilisent la violence contre les Palestiniens et leurs biens.
Enfin, affirment les deux organisations, il existe une « routine de la violence et du harcèlement » de la part des forces de sécurité à l’égard des habitants palestiniens. Au cours des trois premières années de l’Intifada, des couvre-feux ont été imposés à la population du centre de Hebron pendant au moins de 377 jours, souvent pendant plusieurs jours d’affilée, avec de courtes suspensions pour permettre aux habitants en question de stocker des provisions.
Parmi les méthodes violentes utilisées par les colons contre leurs voisins palestiniens, le rapport mentionne les agressions physiques, les coups, l’usage de bâtons, l’empoisonnement de puits et le jet d’ordures. Il parle de « harcèlement méthodique et souvent violent » des colons à l’égard des Palestiniens du centre de Hebron.
Toutefois, les auteurs du rapport reconnaissent également que les colons de Hebron et de Kiryat Arba ont eux aussi subi pendant cette période (et avant elle) de graves attentats perpétrés par les organisations terroristes palestiniennes, où des dizaines de soldats et de civiles ont été tués.
L’ACRI et B’Tselem appellent l’Etat d’Israël à permettre aux Palestiniens de retourner chez et de rouvrir leurs magasins à Hebron, et à appliquer la loi à l’encontre des colons violents.
A l’heure où nous mettons sous presse, Tsahal n’a pas réagi à ce rapport.