Date : 5 juin
Heure : 20h00 (il est prudent de venir en avance)
Cinema Reflets Medicis
5, rue Champollion, Paris 5eme
Mo Cluny, Saint-Michel, Odeon
P.A.F. 6 euros – au profit des Amis en France de Shalom Akhshav .
Les Amis de Shalom Akhshav ont le plaisir de vous inviter a la projection du film documentaire « Promesses », en presence d’un des realisateurs du film. La projection sera suivie d’un débatL
Extraits du dossier de presse
« PROMESSES »
film documentaire de Justine Shapiro, B.Z. Goldberg et Carlos Bolado
Etats-Unis – Palestine – Israel
2001 – 106 minutes – vostf
Nomination a l’Oscar du Meilleur Documentaire 2002
Prix du public aux Rencontres Internationales de Cinema de Paris (2001)
Prix du public au Festival du Film International de Rotterdam (2001)
Selection au 20eme Festival International du Cinema Jeune Public de Leon
(2002)
Elie Barnavi, ambassadeur d’Israel en France
Au debut du film, un pneu en flammes roule interminablement. Vers la fin, la
meme image dit l’exasperante routine d’un conflit dont on ne voit pas la
fin. Mais entre les deux, un petit miracle s’est produit : la rencontre
improbable et pourtant incroyablement naturelle d’enfants israeliens et
palestiniens.
Ces sept gosses, que la camera suit avec un respect et une tendresse
infinis, vivent dans un mouchoir de poche, mais les obstacles qui les
empechent de se rencontrer sont plus infranchissables que l’ocean : la
guerre que se font leurs parents, les peurs et les prejuges sans lesquels il
n’y aurait pas de guerres, l’ignorance sans laquelle il n’y aurait ni peur
ni prejuges. Le realisateur reussit a mettre quelques-uns de ces gamins
ensemble, la curiosite naturelle des enfants et le foot feront le reste. Une
amitie nait, timide, mais qui ne demande qu’a s’epanouir. Et l’on s’apercoit
que les horreurs qu’on a entendues dans leur bouche tout au long du film
etaient des horreurs d’emprunt. C’est Faraj, qui a exprime son desir de tuer
de l’Israelien et qui s’est montre le plus reticent a en rencontrer, qui se
montrera le plus acharne a maintenir le contact. En attendant, chez lui,
dans sa bicoque du camp de Deheishe, en presence de ses nouveaux amis, il
pleure amerement a l’idee que le depart proche du cineaste-passeur brisera
l’amitie naissante avec Yarko et Daniel, ses deux potes israeliens. Et le
spectateur, la gorge nouee, se met a esperer, absurdement, qu’il n’en sera
rien. Il sait pourtant que, depuis, la revolte palestinienne s’est rallumee
et que la spirale de violence a repris, plus folle que jamais.
Mais il sait aussi qu’il aurait tort de donner dans le cynisme. Car ce film
merveilleux, sans doute le meilleur qu’il m’ait ete donne de voir sur le
conflit israelo-palestinien, est aussi une formidable lecon d’espoir. David
Grossman a raison, les prochaines negociations de paix devraient debuter par
une projection de « Promesses ».
Paris, mars 2002
Leila Shahid
deleguee generale de Palestine en France
Le film de Justine Shapiro, B.Z. Goldberg et Carlos Bolado, « Promesses »,
sort au meilleur moment aujourd’hui pour rappeler a tous ceux qui
s’interessent a la question israelo-palestinienne que l’enjeu de ce conflit
est bien l’avenir de deux peuples sur cette terre, mais aussi de tous les
peuples sur notre terre. Nul ne pouvait l’exprimer mieux que les enfants,
israeliens et palestiniens, face a la camera complice, tendre, emue,
revoltee de Yoram Milo et Ilan Buchbinder et l’encouragement pressant a la
parole de B.Z. Goldberg qui sonde leurs convictions mais aussi leurs doutes,
leurs questionnements et leur verite absolue.
Laics ou religieux, extremistes ou moderes, la parole de ces enfants etablit
la frontiere entre eux, non dans leurs origines nationales respectives, mais
dans leur capacite de « voir » l’Autre, de l’integrer dans leur vision
d’avenir, dans l’espace du pays qui les reunit et qui les separe. Le film ne
tente a aucun moment de simplifier les choses, au contraire, il nous
restitue la complexite et la difficulte pour ces enfants de sortir du
ghetto-cocon-tribu dans lequel ils vivent malgre eux. En verbalisant leur
perception de l’Autre, ils participent a construire sa realite, quelquefois
en tant qu’ennemi qui n’a pas droit « de cite », a d’autres moments en tant
que voisin avec qui il faudra apprendre a vivre. Mais le film ne s’arrete
pas la. Il ne se contente pas de temoigner, il tente aussi d’agir dans ce
que l’on devine etre la conviction profonde des auteurs, celle de la
necessite de faire un pas vers l’Autre.
Ce n’est pas facile ni simple, et le film n’essaie pas de l’occulter. Le
poids du monde des adultes, de la culture, de la religion, du choix
ideologique des parents, de l’education vecue a la maison et dans le milieu
social pesent lourd. Aucune illusion n’est faussement entretenue sur la
rencontre possible ou impossible. Meme lorsqu’elle a lieu entre Yarko et
Daniel, les jumeaux israeliens, et Faraj et Sanabel, les refugies
palestiniens, elle reste limitee dans le temps et l’espace. Elle ne peut
transgresser tous les tabous, les obstacles du monde des adultes. Mais c’est
un pas de fait vers l’autre, un precedent qui montre que c’est possible si
on le veut vraiment, et surtout, c’est une lueur d’espoir pour l’avenir.
En ce sens, « Promesses » n’est pas seulement un film sur les enfants
israeliens et palestiniens, mais sur tous ceux que separent la mefiance et
la peur, le racisme et l’ethnocentrisme, la deshumanisation de l’autre et sa
diabolisation, la souffrance et la douleur percues comme une experience
unique a soi. En ce sens, « Promesses » porte un message universel dans lequel
se reconnaitront beaucoup d’enfants pieges par les guerres, mais aussi par
le rejet et l’exclusion de l’Autre, de Jerusalem a Gaza, des banlieues de
Marseille a celles de Paris. Je souhaite profondement que ces paroles
israeliennes et palestiniennes d’enfants de la-bas trouvent leur echo aussi
ici.
Gaza, le 18 mars 2002