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Ha’aretz, 25 juillet 2006

Trad. : Gérard Eizenberg pour La Paix Maintenant


Le gouvernement libanais est content de lui, et la Syrie a, elle aussi, des raisons de sourire. Alors que les combats continuent, le gouvernement libanais apporte une autre définition de ce qu’on nomme « l’accord complet », celui qui est censé remplacer celui qui existait avant le 12 juillet.

Ainsi, le 12 juillet rejoindrait la longue liste des dates historiques qui jalonnent les étapes de la « nouvelle » indépendance du Liban, comme le 14 février, date de l’assassinat de Rafic Hariri, ou le 25 mai, date du retrait des forces armées israéliennes du Liban.

Samedi dernier a vu un développement nouveau dans le statut du gouvernement de Fouad Siniora face à la force du Hezbollah. Après que le gouvernement a reçu « une franchise » pour entamer des négociations sur un échange de prisonniers, le ministre de l’énergie, Mohammed Fneish, un représentant du Hezbollah, a annoncé qu’une fois que Tsahal se serait retiré des Fermes de Chebaa, le rôle du Hezbollah en tant qu’armée de « libération » serait terminé, et qu’ils s’en tiendrait à un rôle purement défensif.

Cette déclaration est capitale, car elle commence à tracer les contours des conditions pour un désarmement du Hezbollah.

Le gouvernement du Liban, le Hezbollah, les Etats-Unis, la France et les Nations Unies ont maintenant compris que la clé pour obtenir un cessez-le-feu durable et à long terme par le moyen du déploiement de l’armée libanaise au sud se trouve dans une solution du problème des Fermes de Chebaa.

A ce stade, il ne suffit pas que les seuls Hezbollah et gouvernement libanais s’accordent pour que le retour des Fermes de Shaba mette fin au rôle « libérateur » du mouvement chiite fondamentaliste. La Syrie est un acteur tout aussi important. Si l’on suit les cartes approuvées par les Nations Unies, les fermes de Chebaa se trouvent en territoire syrien, et il est donc indispensable d’obtenir de Damas un document selon lequel la Syrie renonce à ce territoire. Depuis des années, Damas se refuse à fournir ce document.

La Syrie acceptera-t-elle de le fournir aujourd’hui ? Une acceptation de sa part pourrait être obtenu ans la semaine, quand la Syrie comprendra que c’est le seul obstacle sur la route d’un accord et, plus important, si l’on se fie à certaines sources libanaises, que Washington pourrait offrir à Damas un généreux paquet cadeau et un accueil chaleureux pour son retour parmi la « famille des nations ».

Le stade suivant serait de s’assurer de l’accord d’Israël de se retirer de la zone des Fermes de Chebaa, qui serait alors un retrait du territoire libanais [et non syrien], et alors seulement, l’armée libanaise pourrait prendre position au sud, peut-être avec l’aide d’une force multinationale si le Hezbollah est d’accord.