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Ha’aretz, dimanche 23 juillet 2006
trad. Tal Aronzon pour La Paix Maintenant
Plusieurs ministres et députés ont commencé ces derniers jours à faire
entendre des réserves concernant une opération terrestre d’envergure au
Liban. Parmi ceux qui ont tenu à s’exprimer publiquement, on trouve les
ministres Méir Chétrit, du parti [majoritaire] Kadima, et Ophir Pinès-Paz,
du Parti travailliste, qui ont souligné que l’opération avait été planifiée
compte tenu de ce qu’une incursion terrestre n’était pas nécessaire.
D’autres ministres ont exprimé leur mécontentement de ce qu’aucune
initiative diplomatique n’ait encore été proposée. «Il est important de
poursuivre les efforts diplomatiques parallèlement aux opérations
militaires, et le fait que le monde nous laisse prolonger ces dernières ne
devrait pas nous pousser à croire qu’il n’est pas besoin de dialogue et d’un
plan diplomatique», a déclaré O. Pinès-Paz à notre journal samedi. Des
députés du parti travailliste et du Meretz ont également pris position,
critiquant l’abandon de la voie diplomatique et exprimant leurs
préoccupations concernant l’éventualité d’opérations terrestres massives au
Liban.
Pour le député travailliste Dany Yatom, maintenant qu’il apparaît clairement
que l’armée de terre intervient au Liban, nous devons nous interroger sur
l’envergure des opérations. Membre de la commission des Affaires étrangères
et de la Défense à la Knesseth, il entend y soulever la question à la
prochaine réunion de la commission, demain lundi : «Je veux un rapport net,
et non vague, sur ce que l’armée de terre fait au Liban, sur le nombre de
soldats engagés, et sur l’existence ou non de plans visant à étendre les
opérations. Je m’oppose vigoureusement à l’envoi en nombre de troupes au
Liban. Cela n’est pas encore venu en discussion, et si cela se produit, je
veux être prévenu. Nous devons nous montrer vigilants», a dit Yatom.
«Jusqu’à présent, nous avons accordé notre soutien. Nous sommes tous
solidaires des opérations militaires, mais le moment est venu de poser
quelques questions aux responsables», a déclaré un autre député du même
parti.
À l’issue d’une réunion portant sur les combats au nord, jeudi dernier, les
dirigeants du Meretz ont appelé le gouvernement à tenter d’obtenir un
cessez-le-feu et à entamer des négociations.
Catégorique, la députée Zéhava Gal-On, responsable de la discipline du
groupe Meretz à la Knesseth, déclarait qu’Israël devrait agir en fonction
des intérêts du pays et ne pas laisser les soldats israéliens se muer en
chair à canon au service du président américain George W. Bush.
Toujours au Meretz, selon le député Haïm Oron, la question ne se pose pas du
droit d’Israël à défendre sa souveraineté, «mais cela ne justifie pas
n’importe quelle opération militaire. Je crains que cette guerre ne déborde
des limites que nous lui avions assignées à l’origine. Nous devons nous
garder de nous enliser de nouveau dans le bourbier libanais.»