Ouri WEBER répond aux questions de Paul Ouzi MEYERSON dans la perspective des prochaines élections en Israël. La gauche israélienne peut-elle faire preuve de résilience ?
Ouri WEBER est sociologue (doctorat à l’EHESS). Il vit depuis 50 ans au kibboutz Yerkhiam. Il a été directeur de la planification stratégique au Conseil régional de Matte Asher, dans le nord du pays. Il vient de publier en hébreu un livre intitulé “La gauche comme je l’explique à mes petits-enfants”.
Ouri Weber constate que, d’une campagne électorale à l’autre, on parle de la gauche sioniste d’une manière de plus en plus superficielle. Il a écrit “La gauche comme je l’explique à mes petits-enfants” pour la replacer dans son contexte historique national et international car, explique-t-il, “c’est le sionisme de gauche qui a fondé l’État d’Israël et a dirigé le pays jusqu’au début des années 1970. J’en avais assez d’entendre que le terme “de gauche” soit devenu presque une insulte, notamment lors des diatribes qui accompagnent les renouvellements législatifs”.
“La gauche comme je l’explique à mes petits enfants«
Ouri Weber considère que les idées sociales démocrates n’ont pas disparu en Israël : “la majorité de ses citoyens aspirent au progrès et à la justice sociale, mais ces attentes sont obérées par les questions identitaires”. Il évoque, pour étayer ses affirmations, l’un des derniers discours du président Réuven Rivlin qui regrettait que le pays soit divisé en quatre tribus qui cohabitent sans se rencontrer : les laïcs libéraux, les ultra orthodoxes, les sionistes religieux et les arabes. “Benyamin Netanyahu exploite cette segmentation tribale et l’approfondit en la manipulant, il le fait pour se maintenir au pouvoir malgré ses ennuis judiciaires”, déplore-t-il.