[->http://www.miftah.org/Display.cfm?DocId=6470&CategoryId=2]
« Les mots aussi peuvent tuer »
31 janvier 2005
Communiqué commun de Miftah et de Keshev
Trad. : Gérard Eizenberg pour La Paix Maintenant
« Les mots aussi peuvent tuer » – Lancement d’une action israélo-palestinienne pour un discours public différent.
KESHEV, Centre pour la Protection de la Démocratie en Israël, et MIFTAH, Initiative Palestinienne pour la Promotion du Dialogue et de la Démocratie, annoncent le lancement d’un projet commun de surveillance de la couverture [du conflit israélo-palestinien] par les médias et du professionnalisme des deux côtés.
Les deux ONG, israélienne et palestinienne, déclarent lancer un projet à long terme de surveillance des médias en Israël et dans les territoires palestiniens. L’objectif du projet est d’encourager un discours sans incitation à la haine et sans déshumanisation de l’autre, en Israël et en Palestine, par des actions de surveillance, de recherche et de lobbying. Le projet fera la promotion de médias indépendants et d’une culture de modération, de tolérance et de compréhension entre les deux peuples, ainsi que de l’application des dispositions de la Feuille de route concernant l’incitation à la haine, et ce sans nuire à la liberté d’expression.
Dans le cadre de ce projet, les manières de couvrir le conflit seront examinées des deux côtés, dans le souci d’influencer et de modifier les couvertures et les discours qui posent problème. Les résultats seront transmis aux différents médias, aux décisionnaires et au public en général.
Les deux organisations reconnaissent l’importance grandissante de ce projet à la lumière de l’augmentation dans les médias, ces dernières années, de la déshumanisation, de la délégitimation et de propos tendancieux et haineux vis-à-vis de l’autre. Elles reconnaissent le rôle vital que jouent les médias dans l’intensification ou la modération du discours public, comme on a pu le constater dans le cas de la République Démocratique du Congo ou du Rwanda, où des journalistes ont été jugés et condamnés pour crimes de guerre à cause de certains commentaires dans les médias, qui ont contribué aux massacres dans cette région. Cela constitue encore une preuve que l’argument « les mots aussi peuvent tuer » est de plus en plus accepté par la communauté internationale.
Keshev et Miftah publieront un rapport commun tous les trois mois, en arabe, hébreu et anglais. Ces rapports devraient permettre aux politiques, aux médias et au public de réévaluer les informations qui leur sont données comme des faits. Les deux organisations croient que la société civile a un rôle crucial à jouer en demandant aux journalistes de se conformer aux critères éthiques de la profession, et de se montrer complets, précis et honnêtes dans leurs reportages.
Site de Miftah : [->http://www.miftah.org/]
Site de Keshev : [->http://keshev.org.il/Site/default.asp]